<63> Russes et les Saxons; et comme d'ailleurs j'étais presque obligé de croire que le ministère d'Hanovre était fort impliqué dans ces complotslà, je lui demandais si nonobstant de cela, et malgré le malin vouloir du roi d'Angleterre, que je savais n'être nullement porté pour moi, la nation anglaise remplirait les engagements pris par la garantie sur notre convention, en m'assistant, quand même le cas devrait arriver que le roi d'Angleterre fasse marcher de son chef ses troupes hanovriennes contre moi. Que j'espérais et souhaitais que tout l'orage susdit se dissiperait encore, mais que, dans des conjonctures si épineuses et brouillées, je devrais savoir au moins ce que j'avais à attendre de la nation britannique, afin que je puisse prendre à temps mes mesures et régler mes arrangements là-dessus.
Vous ne manquerez pas d'être bien attentif sur tout ce que Milord vous répondra là-dessus, et de m'en faire un rapport bien exact.
Au reste, comme le roi d'Angleterre a pris sur soi, par l'article 9 du traité de paix de Dresde, conclu entre moi et la reine de Hongrie, de joindre ses soins pour le faire garantir, entre autres, par tout l'Empire, je veux que vous deviez bien presser milord Harrington afin que cette promesse solennelle soit accomplie de la part du roi d'Angleterre.
Federic.
Nach dem Concept.
2199. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.
Potsdam, 19 avril 1746.
Venant à être averti, par un bon canal, que la cour de Dresde a envoyé depuis peu divers courriers à celle de Pétersbourg sous différents déguisements, et qui ont pris leur route par la Moravie et la Pologne, pour éviter mes États, et que d'ailleurs le secrétaire saxon, nommé de Lœben, dont vous m'avez parlé dans quelqu'une de vos relations, pendant son dernier séjour à Pétersbourg s'y est dit lieutenant et a porté l'uniforme d'un régiment — j'en conclus que la cour de Dresde trame quelque chose à celle de Pétersbourg dont elle voudra me dérober la connaissance. C'est pourquoi j'ai bien voulu vous en avertir, afin que vous puissiez être sur vos gardes là-dessus et tâcher de bien approfondir ce qui se trame entre ces deux cours et celle de Vienne.
Vous n'en devez point parler au comte de Brühl, mais vous devez bien prendre l'occasion d'en dire quelques mots au comte de Hennicke seul, en lui donnant à entendre que, comme j'étais bien informé de toutes les trames et menées secrètes entre sa cour et celles de Vienne et de Pétersbourg, je le voulais ignorer encore, mais que je souhaitais que sa cour pensait bien à ce qu'elle faisait, pour ne pas s'attirer de