<70>triche, dans lesquelles le catholicisme outré de ses princes les voulait plonger.

Après cela, je vous charge de faire un compliment très obligeant de ma part à milord Harrington sur les bonnes dispositions qu'il me témoigne en toutes les occasions, et de le prier de dire au roi d'Angleterre que, si je souhaite de vider les petits différends qui depuis longtemps ont causé des transversations entre nos États d'Allemagne, ce n'est par aucune autre vue que pour écarter à jamais de notre chemin des bagatelles qui font naître des aigreurs entre de si proches parents, et qui peuvent faire tort aux grandes choses. Vous y glisserez encore quelques mots qui peuvent être agréables au roi d'Angleterre par rapport à ses intérêts d'Hanovre, et qui peuvent le faire changer des pensées qu'il a eues jusques ici sur mon sujet.

Vous ne manquerez pas de vous acquitter avec toute la dextérité possible de tout ce que je viens de vous ordonner, et de me faire un rapport bien exact et détaillé de ce qu'on vous dira là-dessus, afin que je puisse prendre mes mesures en conséquence.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


2205. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 24 avril 1746.

Mon cher Podewils. J'ai reçu vos trois lettres à la fois et je vous suis bien obligé de la pièce saxonne que vous m'envoyez.1 On y voit un fonds de présomption qui a donné lieu à toutes les fausses démarches de cette cour, des plans faits sans compter sur ce que les ennemis peuvent y opposer, changés avec légèreté; aucune fermeté dans les résolutions; de la faiblesse dans l'exécution, et, en un mot, une rage envenimée du ministre contre les Prussiens qui allait jusqu'à la démence, qui se manifeste par des saillies insensées dont la confusion abîma ceux mêmes qui avaient juré ma perte. Il est sûr qu'il n'y a rien de plus pitoyable que la conduite que le ministre saxon a tenue alors; j'avoue que je n'aurais pas cru qu'il eût fait des fautes si grossières, et à présent que j'ai lu cet écrit, je ne m'étonne point que nous ayons eu des succès si rapides en Saxe. Vous avez raison de dire qu'il serait à souhaiter que les Saxons prissent des subsides des Français, mais plus je le désire, et moins je m'en flatte; nous n'y pouvons faire autre chose que d'animer les Français à conclure ce marché, en y ajoutant la clause que ces troupes saxonnes ne pourraient être employées ni contre eux, ni contre nous. Mais Brühl n'osera jamais se détacher des Autrichiens,



1 Mémoires concernant un récit militaire, historique et critique de ce qui est arrivé vers la fin de l'année 1745. Vergl. Droysen, Kriegsberichte, Beiheft zum Militärwochenblatt 1875, Nr. 10, S. 259.