<75> ne donner copie, en vous excusant, s'il vous en demande, de manquer d'instruction là-dessus.
Lorsqu'il vous entendra lire ce rescrit-là, ou bien quand il le lira lui-même, vous observerez fort attentivement la contenance qu'il tiendra, jusqu'à ne pas laisser échapper le moindre changement de visage, et vous m'en ferez votre rapport lorsque vous me manderez par une relation bien exacte et détaillée la réponse qu'on vous aura donnée sur le contenu de ce rescrit-là.
En vous acquittant de cette commission, vous vous garderez de lui parler avec aigreur, mais vous vous expliquerez plutôt avec lui d'une façon honnête, quoique toujours avec dignité, et lorsque l'on se sera expliqué, vous me manderez alors la réponse que vous aurez eue, par une relation bien juste et circonstanciée, que vous m'enverrez par le courrier porteur de celle-ci.
Si vous voyez par la réponse que le Grand-Chancelier vous fera, et par d'autres indices sûrs, qu'il y ait de la réalité dans le dessein de m'entamer, et que la résolution est ferme et certaine de m'attaquer, c'est alors, et pas plus tôt, que vous devez faire usage des offres pécuniaires que je vous ai ordonné de faire par mes dépêches antérieures, afin d'acheter plutôt la paix de ce ministre malintentionné, que de me laisser embarquer dans une guerre aussi coûteuse que ruineuse à tous égards; mais si vous êtes obligé d'en venir là, vous prendriez en même temps vos mesures pour que nous ne soyons pas les dupes pour notre argent.
Enfin, vous vous souviendrez de tout ce que je vous ai dit dans mes dépêches précédentes, et redoublerez toute votre prudence, circonspection et savoir-faire, pour ne pas me faire faire des faux-pas dans une circonstance si critique; aussi mets-je toute ma confiance en vous, ne doutant pas que vous ne tâchiez à couronner par là les fidèles services que vous m'avez rendus jusqu'ici.
Federic.
P. S.
Ihr habet auch dem russischen Grosskanzler, Graf von Bestushew, allenfalls mit deutlicher Vorlesung dieser Unser Depesche, mündlich mit mehren zu eröffnen und zu declariren:
Welchergestalt Wir seit einer Zeit, von vier bis fünf Monaten her, fast von allen auswärtigen Orten die beständige Nachrichten von denen widrig gesinneten und übelen Dispositionen, worinnen sich der Russische Kaiserliche Hof wider Uns befinden soll, erhalten.
Wir hätten aber dergleichen übelen Insinuationen und vielleicht aus allerhand verborgenen und beiderseits Höfen Interesse höchst schädlichen Absichten mit Fleiss ausgesprengeten und insonderheit der Russischen Kaiserl. Majestät Gloire und allianzmässigen Freundschaft verkleinerlichen und nachtheiligen Zeitungen um so viel weniger einigen Glauben beimessen wollen, als Wir nicht allein Unsers Orts bis dato die Freundschaft