2134. A LA PRINCESSE RÉGNANTE D'ANHALT - ZERBST A ZERBST.
Berlin, 18 janvier 1745.
Madame ma Cousine. J'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a écrite du 11 de ce mois, et je La félicite de bon cœur sur Son heureux retour dans Ses États, après avoir eu la satisfaction d'y voir Madame la grande - duchesse de Russie, Sa digne fille, si glorieusement établie.<5> Je suis fâché que mon absence de Berlin pendant le temps que Votre Altesse y est passé, m'a fait manquer le plaisir de La voir, mais je suis extrêmement sensible aux compliments obligeants que vous me faites, Madame, sur la dernière campagne et la conclusion de la double paix; je connais la part sincère que Votre Altesse a toujours bien voulu prendre à tout ce qui me regarde, et Elle peut être assurée que je ne m'intéresse pas moins à Sa satisfaction et au bonheur de Sa maison.
Pour ce qui regarde la commission dont Sa Majesté l'impératrice de Russie a chargé Votre Altesse d'insister auprès de moi, sur le rappel de mon ministre plénipotentiaire à sa cour, le baron de Mardefeld,5-1 Votre Altesse aura la bonté de lui répondre que, pour montrer à l'Impératrice le cas infini que je fais de son amitié, je veux bien, pour lui faire plaisir, rappeler de sa cour mon susdit ministre, le baron de Mardefeld, et ne point employer pour l'y remplacer le sieur Vockerodt, mais un autre sujet qui puisse lui être agréable, à condition que Sa Majesté l'Impératrice veuille bien aussi de son côté rappeler son ministre, le comte de Tschernyschew, de ma cour et le remplacer par un sujet plus agréable et plus propre pour entretenir l'intelligence et l'amitié la plus étroite entre nous, comme le seul but auquel je vise par cette demande.
Je suis avec les sentiments de la plus parfaite considération et estime, Madame, de Votre Altesse le très affectionné cousin
Federic.
Nach dem Concept.
5-1 Vergl. Bd. IV, 359.