2273. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Rheinsberg, 12 juillet 1746.
Je n'ai presque pas douté que la nouvelle de la bataille qui s'est donnée en Italie le 16 du juin passé, ne dût causer un furieux embarras au ministère de France, mais je n'ai pas pu m'imaginer que cela dût aller si loin que vous me le mandez par la relation que vous m'avez faite le 1er de ce mois. Comme il n'y a nul mal sans remède, vous devez tâcher de votre mieux à leur remettre du courage et du cœur, en leur faisant toutes les représentations convenables là-dessus, en y ajoutant qu'ils n'avaient qu'à se ressouvenir de l'état de la maison d'Autriche, qui avait été plus basse que jamais la France ne pourrait être mise par l'échec que son armée avait eu en Italie; qu'ainsi les ministres de France n'avaient qu'à suivre l'exemple de la cour de Vienne et tâcher à se relever par tous les efforts possibles de ce malheureux événement-là, et surtout à amuser ses ennemis par des négociations, jusqu'à ce que les secours qu'ils enverraient en Italie, y puissent arriver. Aussi me paraît-il que la France trouvera le roi de Sardaigne assez disposé à cela, s'il ne voulait subir tout-à-fait le joug autrichien, qui lui deviendrait intolérable quand les Autrichiens auraient une fois obtenu une si grande supériorité sur lui.
Federic.
Nach dem Concept.