2311. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.
Potsdam, 21 août 1746.
J'ai reçu les deux dépêches que vous m'avez faites en date du 16 et du 17 de ce mois. Vous avez bien fait de me rapporter ce qui vous est revenu du sieur Lubinski, touchant l'entrée que les troupes russiennes doivent faire en Pologne; je crois cependant que les nouvelles qu'il en a eues ne sont guère plus exactes que celles qui m'en sont parvenues jusqu'ici; au moins est-il faux ce qu'on lui a mandé de Courlande.
Vous jugez fort bien que ce que le père Guarini a dit à votre ami et au comte de Bene, n'a pas été son tout de bon;163-1 je sais que le Chancelier s'est servi des mêmes prétextes pour colorer ses démarches, mais il est à croire qu'il y a quelque autre dessous de<164> cartes; il se peut que les affaires de Courlande y entrent pour quelque chose; enfin, peu de temps nous instruira à quoi tout cet éclat-là doit aboutir.
Si le comte de Brühl s'épuise vers vous en protestations de sincérité et de zèle, vous faites fort bien de lé payer de la même monnaie, sans cependant vous laisser persuader.
Je trouve la demande que le comte Bünau164-1 a faite par rapport au cordon dont il demande à être paré, un peu forte. Jusqu'ici, je n'ai accordé cette marque de distinction qu'à ceux qui m'ont préalablement rendu des services signalés et importants. Je crains encore que nous ne convenions pas ensemble sur l'article des appointements, qu'il demandera apparemment assez fortes, et qui n'ont été du feu baron de Danckelman que de 3,400 écus. Au reste, je viens d'ordonner à la caisse de légation de vous payer 2,200 écus, une fois pour toutes, pour le voyage que vous devez faire en Pologne, et que, pour vous aider d'ailleurs, j'ai donné mes ordres que la même caisse vous doit bonifier les intérêts que vous avez été obligé de payer à votre banquier sur les extraordinaires qu'il vous a avancés et que la caisse de légation ne vous a pas payés régulièrement.
Federic.
Nach dem Concept.
163-1 Nach Guarini sollte die Missstimmung der Kaiserin von Russland gegen Preussen durch die preussisch-schwedische Allianzverhandlung veranlasst sein.
164-1 Es schwebten Verhandlungen mit Bünau wegen Eintrittes in den preussischen Staatsdienst als Nachfolger des gestorbenen Etatsministers von Danckelman.