2389. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VARSOVIE.
Klinggräffen berichtet, Warschau 19. October: „Ayant demandé au comte de Brühl l'heure pour le voir chez lui, dimanche passé (16 octobre), il m'appointa pour les six heures; mais au lieu de le trouver seul, il était dans son cabinet avec le père Guarini et le sieur Saul... Comme je sais que ces deux témoins seraient également informés, la minute après, de ce que je lui aurais dit, je ne balançai pas d'ouvrir cette conférence précisément dans le sens que je l'ai marqué | Potsdam, 28 octobre 1746. J'ai reçu la relation que vous m'avez faite le 19 de ce mois. Elle m'a extrêmement surpris, par la façon fort malentendue dont vous vous êtes pris pour exécuter mes intentions touchant le dessein que j'avais de me raccrocher avec la Saxe. J'en suis d'autant moins content que les ordres que je vous |
et que Votre Majesté l'a gracieusement approuvé219-1... Le comte de Brühl me dit en réponse que le Roi son maître serait charmé d'apprendre la continuation de l'amitié de Votre Majesté... qu'à l'égard du traité d'alliance défensive, il en rendrait compte au Roi et qu'il me communiquerait la réponse.“ | avais donnés à ce sujet, n'étaient nullement que vous en deviez faire une proposition en forme, mais que vous deviez seulement tâter adroitement, et d'une manière qui ne m'y comprenait pas, le comte de Brühl, et tâcher, s'il était possible, à me le gagner préalablement par les moyens que je vous avais indiqués, avant que de passer outre; aussi m'a-t-il paru, par la relation que vous m'avez faite le 7 de ce mois, que vous étiez bien entré dans mon sens. Mais comme je viens de voir présentement que vous vous êtes expliqué tout rondement avec lui, en présence de témoins, sur une affaire où il est moralement impossible de réussir, si ce ministre n'y est préalablement gagné pour moi, il faut que je vous dise que vous ne vous êtes pas pris cette fois-ci avec vo'tre prudence et adresse ordinaire, et en conséquence de cela je n'ai point été surpris de voir que, quoique vous ayez vu depuis ce travers tous les jours le comte de Brühl, vous n'en ayez rien entendu; aussi suis-je persuadé que vous n'en entendrez rien; ainsi que la meilleure chose que vous sauriez faire à présent, sera de laisser tomber cette affaire et de la regarder comme échouée. Quand vous me dites qu'il suffira qu'à la signature d'un traité je pourrais faire audit ministre quelque libéralité distinguée qui coûterait beaucoup moins que ce que je lui avais d'ailleurs destiné, vous n'avez pas bien compris mon intention à cet égard-là. Si je fais quelque libéralité au comte de Brühl après la signature d'un traité, je ne fais que ce qui est dans l'ordre et ce qu'un ministre n'envisage autrement que comme un droit qui lui est dû selon la coutume; au lieu que mon intention a été de lui faire quelque présent considérable, afin de le lier par là et de me l'attacher bien fort; ce que vous auriez dû comprendre et tâcher d'y travailler en conséquence, soit que vous lui auriez fait vous-même la proposition bien adroitement, ou que vous l'auriez fait faire par quelque tiers, soit ami ou amie, qui a sa confiance. Quant aux affaires de la Diète, je vous ai déjà expliqué toutes les raisons que j'ai pour me tenir coi sur les affaires de Pologne et pour regarder tranquillement tout ce qui en pourra résulter; aussi ne devezvous point vous attendre à quelque remise extraordinaire en argent, qui d'une façon ou d'autre n'aboutirait à rien. Federic. |
Nach dem Concept.
<220>219-1 Vergl. S. 204.