2410. AU MARÉCHAL DE FRANCE COMTE DE SAXE A BRUXELLES.
Potsdam, 12 novembre 1746.
Mon cher Maréchal. Vous avez fait de si grandes choses pendant cette campagne qu'il n'est pas étonnant qu'on vous applaudisse, et mon suffrage ne peut ni affaiblir ni autoriser la voix publique qui n'a qu'un cri sur votre sujet. Je vous ai suivi dans toutes vos opérations militaires et j'y ai trouvé ce mélange sage de prudence et d'audace qui, employées à propos chacune à leur tour, vous ont couronné des succès les plus brillants. Si j'en dois croire les probabilités, le prince de Lorraine n'aura pas lieu de se reposer cet hiver entre les bras de la sécurité, et vous ne serez embarrassé que sur le choix des desseins. En un mot, je crois que le roi de France s'en peut bien remettre à vous, et sur les plans de campagne et sur leur exécution. Je vous prie de faire un compliment à cet officier qui dit des choses si obligeantes sur mon sujet. Si nous avons les mêmes sentiments sur le vôtre, vous voyez que les expressions de la vérité sont partout les mêmes, et que le comte de Saxe est regardé comme le héros des Français et du siècle, et que c'est avec raison que je suis avec estime et amitié, Monsieur le Maréchal, votre très affectionné ami
Federic.
Nach Abschrift der Cabinerskanzlei.