2461. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 17 décembre 1746.
Quand aux difficultés que vous croyez qu'il y a pour avoir de bons avis au sujet du caractère de l'Empereur et de l'Impératrice,267-1 il faut que je vous dise que, dans une ville telle que Vienne, on ne saurait guère manquer d'avoir par ci par là tant de traits du caractère de l'Empereur et de l'Impératric qu'en les notant et les ramassant tous, on en saura toujours faire quelque chose d'assez juste. Au reste, il ne me suffit pas d'avoir seulement les portraits de l'Empereur et de l'Impératrice-Reine, mais je désire encore d'avoir ceux de leurs ministres et généraux, comme de tous ceux qui ont part aux affaires.
Je suis persuadé que la cour de Vienne cachera, autant qu'elle pourra, ce qui lui revient des affaires de Turquie, mais pourvu que vous continuiez à être bien attentif, vous découvrirez à la fin toujours quelque chose; et une marque peu équivoque qu'il s'y passe quelque chose, sera, lorsque vous apprendrez qu'on envoie des officiers en Hongrie. D'ailleurs, plus ils seront civils et polis envers nous, plus on pourra croire qu'ils appréhendent quelque chose de sinistre de ce côté-là.
<268>Quoique je ne sache concevoir d'où la nouvelle froideur que le sieur Robinson vous a temoignée lui peut être venue, et qu'au fond je me soucie fort peu de son amitié, vous devez cependant tâcher à approfondir les raisons qu'il a pour être de si mauvaise humeur.
Federic.
Nach dem Concept.
267-1 Vergl. S. 91. 247.