2462. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 19 décembre 1746.
La relation que vous m'avez faite le 10 de ce mois, vient de m'être rendue. Le conte que la femme du général Bernes a fait au sujet d'un laquais que son mari doit avoit renvoyé pour quelque indiscrétion, paraît être fait exprès pour disposer d'autant plus aisément cette femme tracassière à ne pas insister à vouloir suivre son mari. Gare à vos laquais, si quelqu'un d'entre eux s'avisait à faire quelque insolence; on vous obligerait sûrement à le renvoyer, tout comme on le doit avoir fait du laquais du général Bernes, quoique j'ignore tout-à-fait cette affaire. Je suis fort curieux de savoir de quelle manière ce général s'explique sur mes affaires dans les relations qu'il fait à sa cour, si c'est d'une façon avantageuse ou non. Si vous pouvez trouver l'occasion d'en pénétrer quelque chose, vous me ferez plaisir de m'en avertir.
J'ai beaucoup de peine à ajouter foi à ce qu'on est venu vous assurer touchant l'insinuation que l'Angleterre doit avoir faite à la cour de Vienne pour l'engager à prêter les mains à une paix avec l'Espagne. Il y a trop de contradictoire là-dedans, et il n'est pas facile à croire que dans le même temps que l'Angleterre fait pousser les Hollandais par son ministre à me donner la garantie sur ma Silésie telle qu'elle me l'a donnée, elle dût en même temps faire insinuer tout le contraire.
La paix entre les Turcs et les Persans est un événement si intéressant que votre principal point de vue doit être à présent de bien approfondir les suites qui en pourront résulter à tous égards, afin de pouvoir m'informer de toutes les particularités que vous en apprendez.
Au reste, je suis fort content de tout ce que vous avez répondu au comte d'Ulfeld, de même qu'au sieur Robinson, dans les entretiens que vous avez eus avec eux. On mettra sûrement ici devant le général Bernes les originaux que vous avez allégués dans votre entretien avec le comte Ulfeld.268-1 On travaille ici à répliquer solidement à la réponse<269> qu'on vous a remise relativement à la garantie de l'Empire sur la paix de Dresde; mais en cas qu'on vous dût parler au sujet de cette réplique et vous demander si vous l'aurez bientôt, vous n'avez qu'à répondre que vous ne saviez pas exactement si l'on ne mettrait pas autant de temps pour la composer, comme l'on avait mis à Vienne pour faire leur réponse. D'ailleurs, vous pouvez bien leur dire, quoique non pas en ministre; mais comme de vous-même, que peut-être la garantie de l'Empire ne m'était pas une affaire si importante, comme l'on se l'imaginait à Vienne. Sur ce qui est de la garantie de la Pragmatique, je veux bien vous autoriser de leur dire positivement que c'était une chose à laquelle je ne concourrai du grand jamais, et quant à la chicane grossière, comme si les Pays-Bas devaient être censés comme appartenants à l'Allemagne, vous ne devez leur répondre autre chose, s'ils reviennent à vous en parler, sinon simplement que cela ne méritait pas de réponse.
Federic.
Nach dem Concept.
268-1 Es handelt sich um die Declaration Kaiser Karls VI. vom 7. August 1731 (siehe S. 185. 259), wonach der König von Preussen durch die von ihm zu übernehmende Reichsgarantie der Pragmatischen Sanction zu nichts verpflichtet sein sollte, „als bloss allein zu demjenigen, wozu Sie in Dero mit Ihro Kaiserl. Königl. und Katholischen Majestät habenden geheimen Allianztractat (von 1728) in Ansehung mehrbesagter österreichischer Erbfolgegarantie Sich allschon verbindlich gemachet.“ Graf Otto Podewils hatte dem Grafen Ulfeld laut seines Berichts vom 10. December erklärt: „Qu'il était notoire que la cour d'ici avait rompu le traité de 1728, et que feu le Roi avait fait déclarer plus d'une fois qu'il se croyait entièrement libre des engagements qu'il y avait pris, ainsi que je ne voyais pas comment on voulait que Votre Majesté y fût tenue.“