2478. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.
Berlin, 29 décembre 1746.
J'ai bien reçu la relation que vous m'avez faite le 24 de ce mois. Je ne connais point personnellement le duc de Richelieu, mais je crains fort les algarades françaises, et, autant que j'en puis juger, je crois qu'il gâtera plutôt les affaires avec le comte de Brühl que de faire avec lui quelque chose de bon. Cependant voici la conduite que vous devez tenir avec lui. Dès qu'il sera arrivé, et que vous lui aurez fait les politesses ordinaires, vous devez pénétrer d'abord si c'est un homme capable à prendre conseil de vous, ou s'il est fier, présomptueux et indocile en égard de conseils d'autrui. Au second cas, vous devez vous conduire bien prudemment avec lui et observer tous les pas que vous ferez avec lui, pour ne pas être mêlé de ses brouilleries. Mais en cas que ce soit un bon naturel, capable à suivre de bons conseils, vous devez agir fort honnêtement avec lui et le mettre au fait de toutes les circonstances de la cour où vous êtes, afin qu'il ne risque pas de faire quelque faux-pas ou démarche fausse; vous devez même lui dire que c'était par un ordre exprès que je vous avait enjoint d'agir très confidemment envers lui et d'aller en tout de concert avec lui. Au surplus, vous ne manquerez pas d'être bien alerte sur tout ce qu'on fera avec lui, et de m'en faire vos rapports assez détaillés et exacts.
Federic.
Nach dem Concept.