2482. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 3 janvier 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 23 du mois dernier passé. Le marquis d'Argenson me fait tort, s'il prétend de taxer de mépris pour la France que je n'aie pas pu me prêter à son idée par rapport à une triple alliance à faire entre la France, moi et la Suède. Outre toutes les raisons que je vous ai déjà suppéditées par mes dépêches précédentes sur ce sujet-ci, vous devez dire, avec toute la politesse possible, à ce ministre qu'il y avait une grande différence entre mépriser une alliance et entre vouloir faire les conditions d'une alliance d'une manière qu'elle ne soit pas préjudiciable à mes intérêts et que malgré cela la France y trouve toutes ses convenances. Nous ne sommes point différents sur l'alliance, mais seulement sur la forme de l'alliance. Le marquis d'Argenson en veut de l'éclat, et moi du secret, parceque les circonstances gênantes où je suis ne me le permettent pas autrement — ce que vous ne laisserez pas de lui bien expliquer.

Vous pouvez être sûr du secret qu'on vous gardera sur l'avis que vous me donnez touchant le changement qui pourra se faire dans le ministère de France; comme ce sera apparemment le sieur Pâris-Duverney qui y aura la plus grande influence, vous tâcherez de me le gagner et de le rendre favorable à mes intérêts par toutes sortes de politesses que vous lui direz de ma part. Vous prendrez l'occasion de cela au<281> sujet du livre qu'il a écrit sur le commerce,281-1 dont vous lui direz que je serais fort flatté s'il voulait bien m'en envoyer un exemplaire pour me servir d'instruction dans ces affaires-là. Voici la réponse que j'ai faite à la lettre du duc de Noailles au sujet de la nouvelle année que nous avons commencée.281-2

Federic.

Nach dem Concept.



281-1 „Examen du livre intitulé Réflexions politiques sur les finances et le commerce par de Tott.“

281-2 Enthält nichts als die Erwiderung des Glückwunsches.