2514. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Berlin, 31 janvier 1747.
Votre relation du 14 de ce mois m'est parvenue. Je suis du même sentiment que vous que tous ces grands arrangements en Russie et ces fréquents conseils qu'on a tenus jusqu'à présent, ne sauraient avoir autre objet que principalement la Porte Ottomane et la Perse. Plus ces gens craindront d'avoir des embarras de ces côtés-là, plus ils se radouciront à mon égard, ce dont vous vous apercevrez bien par leurs discours particuliers, pourvu que vous y soyez attentif, et surtout si vous observez bien la contenance du Grand-Chancelier et la façon dont il s'exprimera à vous. Je ne crois presque plus que le comte de Woronzow soit à même de gagner la supériorité; je présume qu'il y a eu le moment, mais qu'il l'a manqué, et que, ce moment une fois passé, il ne le retrouvera plus. Voilà comme je regarde cette affaire; vous cependant, qui êtes sur les lieux et par conséquent mieux en état d'en juger que moi, vous, dis-je, devez me mander tout naturellement ce que vous en pensez.
Au surplus, je vous recommande encore mon capitaine de Stackelberg, que vous ne devez point abandonner, mais plutôt vous intéresser pour lui, autant qu'il sera en votre pouvoir, afin de lui faire avoir la liberté de retourner ici. Comme il se peut qu'il y ait en service de Russie de mes vassaux ou de mes sujets nés, comme aussi des gens possessionnés de quelque bien dans mon pays, vous devez sous main, et sans vous faire aucunement remarquer, en faire des recherches et m'en envoyer une spécification mise en chiffres, afin que j'en puisse alors faire tel usage que je trouverai convenable à mes intérêts et aux circonstances du temps.
Federic.
Nach dem Concept.