2517. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Berlin, 3 février 1747.
Vos dépêches en date du 17 du mois de janvier passé me sont bien parvenues. Je crois que ce que le résident Pezold et le lord Hyndford vous ont dit, est également vrai, savoir que la cour de Dresde n'enverra pas de troupes aux Puissances maritimes et quelle s'entendra toujours avec celle de France. J'ai été tout-à-fait sensible aux fortes assurances que le comte de Woronzow vous a données à l'occasion de l'avis qui m'était venu de Dresde et dont vous lui avez fait communication.308-1 Vous l'en remercierez de ma part par tout ce que vous sauriez imaginer de plus obligeant, en ajoutant cependant, quoique fort poliment, que, quelque agréable qu'il me soit d'entendre que l'Impératrice n'avait nul dessein sur moi, cependant la grande partialité que l'on avait marquée jusqu'ici pour la reine de Hongrie, ne saurait plaire à personne, en ce qu'on avait garanti à celle-ci ses États, et qu'on me refusait de garantir les miens. Quant à la confidence que le comte de Woronzow vous a faite, touchant certaine chose qui doit être éclatée à Berlin, j'avoue que cela me paraît destitué de fondement et même de vraisemblance, à moins qu'il n'y ait un second Ferber à Berlin, plus habile que le premier. Malgré cela, j'aurais toute l'obligation possible au comte de Woronzow, s'il voulait bien m'indiquer dans la dernière confidence de qui ces avis lui sont venus. C'est ce que vous devez tâcher à démêler, s'il est possible. Sur ce qui est de l'ami intrépide,308-2 je veux absolument lui continuer la pension que je lui ai accordée, ce dont vous pouvez l'assurer à la première occasion qui s'y trouvera. Aussi je n'attends qu'une occasion favorable, pour vous faire mettre en mains les sommes qu'il faudra pour acquitter ce qui en est en arrière. Il y a un autre ami encore dont vous n'ignorez pas le nom,308-3 pour lequel je vous ferai remettre en même temps la pension d'une année, afin de lui faire voir qu'il n'est point du tout oublié de moi.
Federic.
Nach dem Concept.
<309>308-1 Nach einer dem Könige aus Dresden zugegangenen Nachricht, von der Warendorff am 31. December 1746 durch einen Erlass aus dem Ministerium in Kenntniss gesetzt worden war, sollte der Conflict mit Russland für Preussen unvermeidlich geworden sein.
308-2 Lestocq.
308-3 Brummer.