2532. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.
Potsdam, 14 février 1747.
La dépêche que vous m'avez faite en date du 31 du janvier dernier, vient de m'être rendue. Quant au sieur Villiers, il se peut qu'il fasse semblant à se prêter aux intérêts d'Hanovre, pour avoir ou quelque charge ou quelque pension; mais, selon la façon de penser que je lui connais, je suis encore persuadé qu'il me sera toujours plus convenable qu'aucun autre, si l'on me le renvoyait. Au reste, les lettres que j'ai eues de Pétersbourg viennent de m'apprendre que la cour de Russie avait pris la résolution de faire marcher au secours de la reine de Hongrie les 30,000 hommes stipulés par le dernier traité conclu entre la Russie et la cour de Vienne. Comme l'on rencontrerait plusieurs difficultés en voulant faire passer ces troupes par la Pologne et qu'on était persuadé que je ne leur accorderais pas le libre passage par mes États, l'on croyait à Pétersbourg que la cour d'Angleterre et celle de Russie étaient convenues de les embarquer sur des vaisseaux tant anglais que russiens, afin qu'elles puissent arriver de bonne heure à l'endroit de leur destination, qui doit être la Flandre, et que les Puissances maritimes s'étaient chargées du paiement des frais pour leur entretien. Ce qui a paru confirmer cet avis, c'est ce que le lord Hyndford a fait retourner le 26 du janvier dernier son courrier, et que l'ambassadeur autrichien était sur le point d'en dépêcher un. Comme on ne transporte pas aisément un pareil corps de troupes un si long trait par mer, je me doute que le tout pourrait se réduire aux 12,000 hommes que l'impératrice de Russie doit à l'Angleterre, et encore un pareil transport pourra rencontrer de grandes difficultés. Ma volonté est donc que vous devez tâcher à bien démêler là où vous êtes ce qui en est et ce que le courrier du lord Hyndford pourra avoir apporté de dépêches, afin d'être en état de m'en avertir avec certitude.
Federic.
Nach dem Concept.