2555. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 3 mars 1747.
J'ai reçu votre dépêche du 14 du février passé. Si ce que vous mandez de l'oucase qu'on vient de publier, est bien fondé, le nombre des recrues qu'on va lever sera considérable, et il faudra ou que l'on craigne une guerre, ou qu'on veuille faire une augmentation à l'armée, pour y suppléer à ce qu'on en voudra détacher de troupes auxiliaires, au secours de la reine de Hongrie ou des Puissances maritimes, contre la France. Mais comme tout ce grand remue-ménage qu'on fait actuellement en Russie ne saurait se faire sans des frais considérables, et qu'on sait d'ailleurs combien les finances de la Russie sont épuisées, pour ne pas pouvoir suffire à des dépenses si extraordinaires ni pourvoir à la subsistance et au payement d'une si grande augmentation, vous devez tâcher de tout votre possible à bien démêler d'où la cour de Pétersbourg peut tirer les fonds nécessaires à soutenir toutes ces dépenses-là, et si elle tire des subsides, comme il est fort à présumer, ou de la cour de Vienne ou de celle de Londres. Au surplus, vous devez continuer d'être bien attentif sur tout ce qui se passe relativement aux affaires de Perse et des Turcs, et m'informer exactement de ce qui en sera venu à votre connaissance.
Federic.
Nach dem Concept.