2615. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 24 avril 1747.
La dépêche que vous m'avez faite le 8 de ce mois, m'est parvenue. Selon les avis que nous avons ici, il y a plus d'apparence à présent qu'auparavant que le corps auxiliaire de 30,000 Russiens marchera encore au secours de la reine de Hongrie. Comme vous êtes sur les lieux pour savoir au juste s'il en sera quelque chose ou non, j'attends vos rapports là-dessus, de même que sur les desseins que la cour où vous êtes peut avoir par ses autres démonstrations guerrières. Si le voyage de l'Impératrice à Moscou est constaté, et que ce ne soit qu'un bruit semé exprès pour masquer quelque mystère, on a lieu de croire que les sentiments de cette souveraine doivent être pacifiques, puisqu'on ne. saurait s'imaginer qu'elle voudrait s'éloigner tant de ses frontières à un temps où elle médite quelque entreprise contre ses voisins. Je suis informé de bon endroit que la cour de Vienne a sa bonne part aux ostentations de la Russie et qu'elle sollicite fort la cour de Pétersbourg de continuer à faire des démonstrations guerrières sur les frontières de mes États, afin de me tenir en échec. On n'oublie d'ailleurs rien de la part des Autrichiens pour inspirer à la souveraine de Russie beaucoup de défiance contre mes desseins et pour nourrir par toutes sortes d'insinuations la jalousie qu'on a inspirée à la cour de Pétersbourg de mes prétendus desseins avec la France et la Suède. C'est de quoi j'ai bien voulu vous avertir pour votre direction.
Federic.
Nach dem Concept.