2632. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 9 mai 1747.
La dépêche que vous m'avez faite en date du 28 du mois passé d'avril, m'a été rendue. J'en dois vous témoigner ma satisfaction, par les circonstances intéressantes dont vous m'y avez instruit. Cependant, puisque vous ne m'avez pas appris de quel œil les autres ministres de France à qui le comte de Maurepas a fait la découverte de la négociation que le marquis d'Argenson avait mise en train par le duc de Richelieu et par le canal du comte Loss qui est à Vienne,385-2 ont regardé cette démarche, j'attends que vous vous expliquiez encore là-dessus. Au<386> surplus, je ne comprends pas l'aveuglement des Français, lorsqu'ils s'adressent à la cour de Vienne pour parvenir à la paix, eux qui ne devraient pas ignorer la grande dépendance où la cour de Vienne est de celle de Londres, et que la première n'ose jamais se séparer de l'autre ni convenir de quelque chose sans le consentement préalable de celle-ci. Au reste, comme vous n'ignorez plus la grande révolution qui est arrivée en Hollande, où le prince d'Orange vient d'être proclamé en qualité de stathouder, amiral et capitaine général de toutes les provinces unies de la République, vous devez m'apprendre l'effet que cet événement à fait sur l'esprit des ministres de France et leur façon de penser là-dessus.
Federic.
Employez-vous pour l'abbé, frère de Maupertuis; il y a à présent tant de bénéfices vacants, dont on pourra le faire profiter facilement.
Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.
385-2 Die durch d'Argenson in Wien angeknüpften Verhandlungen hatten sich laut Chambrier's Bericht zerschlagen.