2670. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Magdebourg, 12 juin 1747.

Pour vous répondre sur le contenu du post-scriptum de la dépêche que vous m'avez faite en date du 30 du mois passé de mai, je vous dirai que je veux bien me persuader pour un temps, et jusqu'à ce que je puisse voir plus clair là-dessus, que milord Chesterfield a accusé juste lorsqu'il vous a dit que le traité de subsides entre sa cour et celle de Pétersbourg n'était pas pour offendre personne. Cependant, si la cour de Londres avait voulu se fier aux sincérations que je lui ai fait donner sur la pureté de mes intentions, et de ce que je ne me mêlerais pas du tout de la présente guerre avecla France ni n'offenserais qui que ce soit, elle aurait bien pu s'épargner de donner de l'argent si gratuitement à la Russie. Mais tel a été son plaisir, et comme ce sont des choses dont je ne me mêle pas, il me suffit que je leur ai fait déclarer mes intentions sincères.

Il me vient cependant une réflexion que vous ne laisserez pas d'insinuer à milord Chesterfield, quoique d'une façon fort polie et la moins offensante qu'il se pourra faire; c'est que, par tout ce qu'il vous a dit à l'égard de mon alliance défensive faite avec la Suède, l'on voyait bien clairement que les insinuations certainement fausses et mal fondées que les Autrichiens ont faites sur mon égard à la cour de Londres, avaient fait bien plus d'impression sur elle que tout ce que je lui avais fait déclarer de la manière la plus cordiale et la plus ou<410>verte; mais que j'espérais encore de voir le jour où la cour de Londres reviendrait de sa grande prédilection pour celle de Vienne, lorsque celle-là se verrait assez mal payée de tous les services signalés qu'elle avait rendus à celle-ci. Outre cela, vous devez faire sentir comme en passant et bien finement à ce milord que l'on voyait bien que lui, milord, n'avait pas signé la convention d'Hanovre, passée entre le roi d'Angleterre et moi, et que l'Angleterre se souciait maintenant fort peu de l'exécution de ce que l'on y avait stipulé et promis de la façon la plus solennelle, par la garantie donnée en conséquence. Vous devez me faire à son temps une relation fort fidèle et exacte sur tout ceci.

Federic.

Nach dem Concept.