2768. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 22 septembre 1747.

J'ai bien reçu à son temps les dépêches que vous m'avez faites depuis le 29 d'août passé jusqu'au 12 de ce mois. Sur ce qui regarde<482> la négociation avec le Danemark, touchant son accession à notre alliance défensive, je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule, que je présume le Danemark trop avancé avec les cours de Londres et de Pétersbourg pour que je dusse espérer que le Danemark voudrait jamais accéder sérieusement à notre alliance; nonobstant de cela, je suis du sentiment qu'il sera toujours bon d'avoir quelque ménagement pour cette couronne, et qu'on tâche à l'amuser par des négociations, afin d'empêcher par là qu'elle n'entre plus avant encore dans le système de la Russie et de l'Angleterre.

Je ne suis pas sans peine sur les discussions sans fin de tant d'affaires fâcheuses qu'on relève, l'une après l'autre, à la Diète en Suède, et je souhaiterais fort qu'elle voudrait une bonne fois se terminer heureusement. Si la cour de Vienne fait la fâchée contre la Suède, c'est principalement à cause de notre alliance défensive, dont celle-là ne saurait cacher son dépit; cependant la fermeté dont la Suède veut user à cet égard, ne manquera pas de faire un bon effet.

Quant à la cour de Dresde, il serait à souhaiter qu'on la pût ramener pour qu'elle accédât à notre alliance défensive, mais tout ce que l'on voudra tenter là-dessus, sera peine perdue, aussi longtemps que le comte de Brühl, faux compagnon s'il y en a eu jamais, sera à la tête des affaires.

Au reste je consens de bon cœur que, quand les miens feront la communication de notre traité à l'Électeur palatin et à celui de Bavière, cela se fasse en même temps au nom de la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.