2785. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 3 octobre 1747.
La dépêche que vous m'avez faite du 23 du mois dernier, m'a été rendue. Si la cour de Vienne continue ses chipotages secrets avec l'Espagne, les Anglais la planteront lorsqu'elle y pensera le moins. En attendant, vous tâcherez de votre mieux à bien démêler ce qui se passe à ce sujet et me le mander, pour satisfaire à ma curiosité. Je crois prématurée la nouvelle du retour des régiments de cavalerie autrichiens d'Italie en Allemagne, mais s'il en est quelque chose, il faudra que ce soit la raison que la cour de Vienne ne veut plus faire la guerre dans la Lombardie, mais s'amuser de la faire dans les montagnes, où elle ne saurait guère se servir de la cavalerie, et qu'en conséquence elle fait retourner la plupart de ces régiments pour les faire subsister à beaucoup moins de frais en Hongrie ou en Bohème. Au surplus, j'ai été bien aise d'apprendre par le post-scriptum de votre dépêche que la cour où vous êtes commence à se raviser et à agir avec plus de politesse envers vous. Cela ne doit cependant pas vous empêcher de continuer toujours d'observer de bien près ses intrigues et desseins.
Federic.
Nach dem Concept.