2803. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 14 octobre 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 4 de ce mois. Il est bien sûr, et j'en suis informé à n'en pouvoir douter, que la cour de Vienne négocie secrètement en Espagne sur un accommodement particulier avec celle-ci, et quoiqu'il n'y ait guère apparence que cette négociation réussira, je sais cependant que les Anglais, lorsqu'ils en ont découvert quelque chose, en ont été furieusement ombragés. Au surplus, autant que je puis conjecturer des vraies dispositions des Puissances maritimes relativement au rétablissement de la paix, j'estime qu'ils n'y pensent pas encore sincèrement, et que leurs vues, quand ils paraissent vouloir se prêter à quelque congrès de paix, ne sont autres que d'amuser la France, pour la détourner de faire quelque nouvelle entreprise pendant l'hiver. Ce qui me confirme principalement dans cette opinion, c'est que le statbouder de Hollande, de concert avec le Roi son beau-père, pousse toutes les choses entre la République et la France jusqu'à l'extrémité, qu'il amasse, en outre, de grands fonds en argent, pour pouvoir pousser vigoureusement la guerre, qu'il se donne tous les mouvements imaginables pour avoir des troupes, et qu'il n'omet rien pour aigrir jusqu'à l'excès la populace en Hollande contre la France, démarches qu'il ne ferait jamais, si lui et l'Angleterre étaient sérieusement portés pour la paix.

Federic.

Nach dem Concept.