2844. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 25 novembre 1747.

J'ai bien reçu votre dépêche du 18 de ce mois. Je suis fort satisfait de l'attention que vous avez à m'informer exactement de tout ce qui concerne les finances de Saxe, et des différents expédients qu'on propose pour rétablir le crédit; cependant je regarde tous ceux qu'on a mis jusqu'ici au tapis, comme chimériques ou comme insuffisants; d'ailleurs j'ai tout lieu de douter que la cour de Gotha soit si puissante en argent qu'elle saurait avancer la somme de deux millions aux Saxons, et je crois qu'il y a quelque mal entendu sur la somme.

Le projet de vouloir marier le prince Xavier avec une des filles du roi de France, pour le faire élire un jour roi de Pologne,529-1 me semble n'être pas mieux digéré que les autres. Pour arriver à ce but, il faudrait que le roi de Pologne se démît, de son vivant, de la couronne,<530> car il n'est pas naturel à croire que le frère aîné du prince Xavier voudrait faire de grandes dépenses en argent pour faire avoir à celui-ci une chose qu'il aimerait toujours mieux d'avoir pour soi-même.

Au surplus, vous devez tâcher par tous les moyens convenables à avoir de fréquents entretiens avec le chevalier Williams pour le faire expliquer sur différents sujets. Je vous permets même que vous lui puissiez faire confidence du dessein que j'ai de vous nommer mon ministre en Angleterre, dès que la cour de Londres aura nommé celui qu'on voudra m'envoyer, si vous croyez que cela puisse effectuer que le sieur Williams s'ouvre encore plus confidemment envers vous.

Federic.

Nach dem Concept.



529-1 Vergl. Bd. IV, 210; Bd. V, 106.