2872. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.
Berlin, 19 décembre 1747.
Les circonstances touchant le lieutenant-colonel Tiesenhausen dont je vous fais informer par le rescrit du département des affaires étrangères que vous recevrez à la suite de cette dépêche, me confirment tout-à-fait dans le sentiment où j'ai été, comme vous savez, que la marche des troupes russes n'est plus une affaire problématique, mais qu'elle se fera à coup sûr, quoique un peu tard. Je dois ajouter aux particularités que je vous ai faites mander, celle-ci encore que le prince Czartoryski, le comte Poniatowski et d'autres grands Polonais encore, ont actuellement fait, quoique sous leurs propres noms, de grands amas de vivres et de fourrage à différents lieux sur la route que les troupes russes doivent tenir, et qui sera de la Livonie par la Lithuanie vers Smolensko, le long des confins de Hongrie, par la Haute-Silésie autrichienne, par la Bohême et l'Empire, vers la Moselle. Au reste, je dois vous dire encore que vous vous abusez quand vous dites qu'on voudra remplacer en partie les 30,000 hommes qui marcheront, avec ceux qui sont dans l'intérieur du pays, et il faut que vous sachiez que la Russie n'a point d'autres troupes que les 46 régiments qui sont en quartiers dans la Finlande, la Livonie et aux environs de Pétersbourg; qu'outre cela il y en a encore aux confins de la Perse, mais que c'est aussi tout ce qu'il y a de troupes régulières, et qu'il n'y a dans l'intérieur du pays que des milices qui n'en sortent jamais.
Federic.
Nach dem Concept.