3090. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.
Berlin, 29 mai 1748.
J'ai reçu votre dépêehe du 25 de ce mois, et vous vous donnerez toutes les peines dont vous pouvez être susceptible, pour bien approfondir le détail de la réduction des troupes qui est actuellement sur le tapis là où vous êtes. Vous tâcherez de savoir en quoi elle consistera proprement, de quelle manière elle se fera, si cette réduction portera sur des régiments entiers, ou bien si ce ne sera que sur un certain nombre d'officiers et de soldats de chaque régiment. Vous me manderez aussi à combien l'infanterie et à combien la cavalerie sera réduite, et si cette dernière, en exceptant les gardes, sera obligée de se défaire de ses chevaux.
J'approuve que vous n'ayez simplement fait qu'entendre les propos du baron de Wedell dont vous venez de me faire mention.1 Vous devez au reste, avant votre départ pour la Pologne, prendre une exacte connaissance des affaires présentes de la Saxe et des circonstances dans lesquelles elle se trouve actuellement, pour m'en faire votre rapport détaillé, en y ajoutant si ce sera le comte Brühl qui aura la direction de la caisse militaire ou si ce sera un autre. Votre prochain voyage en Pologne ne doit point vous empêcher de vous acquitter des ordres que je viens de vous donner ci-dessus, ne m'important guère que vous vous mettiez quelques jours plus tôt ou plus tard en chemin pour vous rendre à Varsovie.
Federic.
Nach dem Concept.
3091. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.
Berlin, 29 mai 1748.
J'ai appris avec satisfaction qu'en conséquence de mes ordres vous avez fait incontinent partir le chevalier émissaire du Prétendant,2 dont la présence à Berlin me pesait fort et m'embarrassait extrêmement. J'observe encore que, si ce projet a été suggéré de la France, je trouve la chose bien étrange et bizarre, mais que, si c'est du propre cru du Prétendant, il faut qu'il soit bien mal appris, quand il n'a pas pu envisager que tout ce qui lui restait à faire, était d'aller retourner à Rome pour y vivre de la manière qu'il a fait avant qu'il en fût sorti. Et sur ce, je prie Dieu etc.
Federic.
Nach der Ausfertigung.
1 Der hannöverische Gesandte von Wedell hatte in einer Unterhaltung mit Voss und dem Vertreter Sardiniens, Graf du Perron, geäussert, es stehe zu erwarten, dass die Mächte nach dem Friedensschlüsse abrüsten würden, und dass sein Gebieter den Anfang machen dürfte, in der Voraussetzung, dass Preussen und Frankreich das Gleiche thun würden.
2 Vergl. S. 125.