<14> puisqu'il nous en manque quatre ou cinq postes à cause des vents contraires qui n'ont pas permis aux paquet-bots de passer en Hollande. En attendant, je me confirme dans le sentiment où vous savez que je suis au sujet des chipotages du sieur Wall à Londres,1 qu'il n'en aboutira rien et qu'on ne les continue que pour amuser l'Espagne et la France. Au reste, si vous ne vous apercevez de rien de ce que le général Bernes a mandé à sa cour concernant les prétendus préparatifs que je dois faire pour entamer de nouveau la refne de Hongrie,2 vous devez l'attribuer uniquement à la difficulté qu'il y a d'être instruit de ce que les ministres autrichiens aux cours étrangères mandent à leur cour, puisqu'il n'est pas moins sûr que le général Bernes ait fait ce rapport à sa cour dont je vous ai informé.
Federic.
Nach dem Concept.
2906. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 22 janvier 1748.
Les réflexions que le marquis de Puyzieulx a faites au sujet des moyens pour faire tomber insensiblement la médiation de la paix générale entre mes mains, et dont vous m'avez rendu compte par la dépêche que vous m'avez faite le 8 de ce mois, sont assez bonnes. Je me réfère cependant à ce que je vous ai déjà marqué par ma précédente à ce sujet. Je connais d'ailleurs assez combien mes intérêts sont inséparablement attachés à ceux de la France, et je tâcherai en conséquence à faire tout ce que je pourrai pour retenir l'Empire dans sa neutralité; mais je ne saurais vous laisser ignorer une nouvelle circonstance dont je viens d'être instruit par un canal très sûr, que je vous communique cependant sous le sceau du secret le plus absolu et dont je ne vous permets de parler qu'au marquis de Puyzieulx, après avoir tiré préalablement de lui la promesse la plus forte de vouloir m'en garder religieusement un secret impénétrable — savoir que, puisque le roi d'Angleterre veut absolument abaisser la France et qu'il appréhende cependant toujours que je ne fasse aux alliés tôt ou tard quelque diversion en faveur de la France, il vient de faire une nouvelle convention très secrète, et même à l'insu et à l'exclusion de la république de Hollande, avec la cour de Pétersbourg, selon laquelle cette cour-ci s'est engagée qu'outre le secours de 30,000 hommes de ses troupes qu'elle envoie contre la France, elle tiendra prêts aux confins de la Livonie et de la Courlande 44 bataillons, 3 régiments de cuirassiers et autant de dragons, avec 6,000 Cosaques et Kalmouks et un train convenable d'artillerie, pour qu'en cas que j'attaquasse-soit le pays d'Hanovre, soit les provinces héréditaires autrichiennes, soit la Saxe, cette armée russienne me dût tomber d'abord sur le corps, en attaquant la Prusse, et qu'outre
1 Vergl. Bd. V, 554. 556.
2 Vergl. Bd. V, 555.