de Vienne … qu'on aura de la peine à le faire changer de sentiment … il me semble que je ne suis pas mai avec le duc de Newcastle. Pour un secrétaire d'Etat, il me paraît assez singulier; il est d'une vivacité et d'une inquiétude peu commune, ce qui me ferait quasi croire qu'il traite les affaires superficiellement.“ | Il lui sera difficile après cela de me surprendre, étant à même maintenant de m'orienter sur ses plans. Si, comme il est à présumer, le duc de Newcastle continue à s'ouvrir sur ce pied envers vous, je veux que vous lui laissiez le champ libre, sans le contrarier en rien, pour ne pas l'empêcher de parler davantage et de se découvrir à vous; et quand vous aurez à lui répondre, vous lui direz bien poliment que jusque là vous n'étiez point instruit encore sur les points en question. Je vous dirai néanmoins, pour votre direction seule et sans que vous n'en laissiez rien transpirer à qui que ce soit, que, si le duc de Newcastle veut se persuader tout de bon que je ne pouvais me passer de me lier avec la reine de Hongrie et de garantir en conséquence la Pragmatique, ledit duc se trompe grandement, parceque je ne me hâterai en aucune façon à prendre des engagements auxquels rien au monde ne m'oblige et qui me seraient des plus onéreux, sans que j'en retire de mon côté quelque avantage, par un manque de convenances réciproques à cet égard, de sorte que de liaisons semblables il n'en résulterait rien pour le profit qui devrait m'en revenir. Federic. |
Nach dem Concept.
3160. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 19 juillet 1748.
Je suis très content du contenu de votre dépêche du 10 de ce mois. Selon ce qu'a dit le duc de Newcastle à l'occasion de la continuation de la marche des Russes auxiliaires, on parviendra plus tôt à une pacifiation générale que l'on n'a eu lieu de le croire d'abord; que les Russes ne discontinueraient point leur marche, mais qu'au moment que la paix générale serait signée, ils retourneraient dans leur pays. Pour moi, je suis fort incliné à croire qu'on n'est point intentionné de les faire avancer jusqu'aux Pays-Bas, mais que peut-être on voudra après la signature de la paix leur faire faire halte en chemin, pour chipoter avec d'autant plus d'espérance de succès sur la garantie de la Pragmatique, et que les vues des alliés ne visent simplement qu'à cela. Il semble que le duc de Newcastle pense rencontrer toutes les facilités imaginables tant à mon égard qu'à celui du roi de Sardaigne et des Électeurs de l'Empire sur la garantie de la Pragmatique Sanction, et il paraît que c'est là proprement la raison pourquoi on s'efforce à cajoler plusieurs de ces Électeurs; mais je suis convaincu que, quand il sera effectivement question de cette affaire, on y rencontrera plus d'obstacles