<18> besoin et qu'elle les renverra, cette paye sera finie. Il est constant que la Russie, sans être appuyée de subsides de quelque puissance étrangère, n'est pas en état de se lier avec les Autrichiens avec succès contre moi, et que la cour de Vienne ne saura pas lui fournir de subsides. Outre cela, je vous laisse juger vous-même, si la reine de Hongrie, malgré toutes ses mauvaises intentions à mon égard, voudra m'entamer avec une armée aussi délabrée que la sienne est actuellement, et qui ne deviendra pas meilleure pendant la guerre présente. Puis, s'il lui faut du temps pour ôter tous ces obstacles, il faut penser que dans un temps de dix années il pourra arriver tant d'événements qui traverseront ses desseins et ne lui permettront pas de les mettre en exécution contre moi. Au surplus, vous devez savoir qu'on n'est point du tout fâché en Angleterre de voir un prince puissant en Allemagne qui en cas de besoin peut contenir la maison d'Autriche, pour qu'elle ne puisse excéder par son trop grand pouvoir.

Federic.

Nach dem Concept.


2911. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 27 janvier 1748.

Outre les instructions que vous recevrez à la suite de celle-ci du département des affaires étrangères, je veux bien vous dire encore que, quant aux représentations que vous êtes chargé de faire par rapport à la sûreté du commerce maritime de mes sujets, vous devez insinuer à milord Chesterfield que j'espérais qu'il voudrait bien contribuer à ce que la déclaration par écrit que j'avais demandée à ce sujet,1 fût expédiée sur le pied que je l'avais désirée, puisqu'il m'importait trop que le commerce que mes sujets faisaient des crûs, des denrées et des fabriques du pays, et qui affectait considérablement mes revenus, ne fût point gêné; qu'il était raisonnable que les vaisseaux de mes sujets qui portaient mon pavillon ne se mêlassent pas d'un commerce de marchandises de contrebande, comme armes, poudre etc., mais qu'il faudrait du reste que lesdits vaisseaux ne fussent plus arrêtés ni molestés en aucune façon.

Quant aux assurances que milord Chesterfield vous a données touchant mon inclusion dans la future paix générale et la garantie de la Silésie et du comté de Glatz à me donner, vous devez bien l'en remercier de ma part par tout ce que vous saurez imaginer de plus obligeant pour lui. Vous ne laisserez cependant pas de lui faire remarquer que, quoique j'observasse avec toute l'exactitude possible la neutralité à laquelle je m'étais engagé, nonobstant cela je croyais risquer toujours qu'à la pacification future générale l'Angleterre changeât de sentiment là-dessus; que l'exemple de ce qui était passé touchant la garantie de l'Empire qui me doit être procurée selon le traité de paix de Dresde, m'avait rendu fort soupçonneux là-dessus. Et, comme j'avais de bons



1 Vergl. Bd. V, 547.