3172. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 26 juillet 1748.
J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. L'affaire de Wurtemberg dont vous parlez dans cette dépêche, s'étant terminée aussi favorablement qu'elle l'a été, là ou vous êtes, pour le duc de Wurtemberg, j'en suis bien aise et j'approuve votre conduite dans ladite affaire. Cependant je veux bien vous dire ici que, lorsque je vous écrivis qu'il suffisait que vous vous expliquassiez envers les ministres de France en termes généraux par manière d'acquit sur le procès du duc de Wurtemberg,1 j'avais mes bonnes raisons — lesquelles toutefois il serait assez superflu et inutile même de vous révéler présentement — qui m'engageaient alors à vous donner de pareils ordres. Je vous recommande à cette heure, et je veux que, quand les ministres de France seront retournés de Compiègne, vous leur disiez, sans néanmoins en faire votre affaire, mais par manière de discours seulement, que la cour de Vienne travaillait de tout son mieux au moment présent à se procurer dans sa totalité la garantie de l'Empire de la Pragmatique Sanction; que ladite cour faisait son possible pour s'attacher les princes de l'Empire et d'établir entre eux une Association en faveur de la maison d'Autriche. Vous tâcherez d'approfondir de la sorte la façon de penser du ministère de France à cet égard, et comment il envisage l'objet en question, ce donc vous ne manquerez pas de me faire votre rapport.
Federic.
Nach dem Concept.
3173. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.
Potsdam, 26 juillet 1748.
Votre dépêche du 17 de ce mois m'est bien parvenue. Mon intention est présentement que vous preniez occasion de jeter, pour ainsi dire, par manière de discours et sans affectation, à l'ambassadeur de France qu'il vous était revenu de bon lieu que la cour de Saxe était résolue de garantir dans sa totalité à la maison d'Autriche la Pragmatique Sanction, et que la cour de Vienne faisait aussi sous main tout ce qui dépendait d'elle pour se procurer cette même garantie de tous les princes et États de l'Empire. Cependant, ce que vous en direz à l'Ambassadeur, ne doit être que comme de votre chef, et il n'y doit d'ailleurs point paraître de dessein de votre part. Vous entendrez de la sorte comment il s'expliquera là-dessus envers vous, sans que de votre côté vous deviez entrer bien avant en matière.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. Bd. V, 356. 381.