<215> aient fait séparément et à l'exclusion du comte Kaunitz la convention avec la France touchant la rétrogradation des troupes russiennes. D'ailleurs, mes lettres de Vienne portent que la cour là n'était pas tout-à-fait d'accord avec celle d'Hanovre sur le plan que celle-là avait fait de ses prétendus arrangements des affaires de l'Empire, et qu'elle se plaignait, outre cela, que le ministère d'Hanovre ne marquait ni assez d'empressement ni assez de fermeté pour l'exécution de ses projets; on y ajoute assez judicieusement qu'on ne saurait tirer aucune conclusion, touchant le peu d'intelligence entre les deux cours, du mécontentement de la cour de Vienne, dont la coutume était de n'être satisfaite de ses alliés qu'autant qu'ils suivaient aveuglément ses volontés. Tout ceci me donne lieu de soupçonner que tant la cour de Vienne que celle d'Hanovre voudraient également maîtriser l'Empire, mais que par les différentes vues que chacune d'elles a pour parvenir à son but, il s'est mis du refroidissement entre elles, qui cependant ne tirera point en conséquence ni ne les détachera l'une de l'autre.
Le confident du sieur Legge peut avoir raison quand il présume qu'au retour du Roi en Angleterre les choses prendront une autre face, mais je veux bien vous dire confidemment à cette occasion-ci que, selon le train que les affaires publiques vont prendre, je ne serai pas trop pressé à faire une alliance ni avec l'Angleterre ni avec quelque autre puissance, et puisque mon inclusion dans le traité de paix s'est faite sans que j'aie eu des engagements avec aucune des puissances contractantes, je ne vois jusqu'ici aucune bonne raison qui me menât à contracter des engagements qui ne sauraient que m'être assez onéreux et qui ne me produiraient aucun avantage réel.
Federic.
Nach dem Concept.
3227. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 27 août 1748.
Vous avez raison, quand vous dites dans votre dépêche du 17 de ce mois que, si je pouvais trouver moyen de m'attacher quelques-uns des principaux membres de l'Empire, je pourrais m'en servir efficacement dans certaines rencontres, en les disposant à s'opposer aux vues de la cour de Vienne, de sorte que celle-ci ne laisserait que de se trouver embarrassée pour là. Ceci néanmoins est plus tôt dit que fait.
Pour ce qui est des Électeurs, il n'y a que le Palatin et en quelque manière l'électeur de Cologne qui soient portés pour moi; les deux autres Électeurs ecclésiastiques sont autrichiens à brûler, celui de Bavière est faible à tous égards, la Saxe est double, et l'Hanovre s'entend sans dire; ainsi que nous ne pouvons point nous flatter d'une supériorité des voix dans le Collége Électoral; mais il est constant plutôt que notre parti y est le plus faible.