<235> du tout, et on s'exposerait immanquablement à des suites très dangereuses, si l'on en agissait autrement.
Federic.
Nach dem Concept.
3256. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 20 septembre 1748.
J'ai reçu vos rapports du 30 d'août dernier et du 3 de ce mois. Je crois que vous rencontrez juste sur les raisons que vous y alléguez des fréquentes allées et venues de courriers, et je me tiens persuadé que la plupart de leurs dépêches ont roulé sur la rétrogradation du corps auxiliaire russien et sur les subsides à régler à cet effet, ce qui vraisemblablement n'aura pas manqué d'embarrasser beaucoup tant le ministère russien que les ministres des Puissances maritimes. Je ne doute quasi point qu'il n'y ait sur le tapis un projet pour concilier une alliance entre les deux cours impériales et les Puissances maritimes, je veux même croire que ce projet en est déjà tout formé entre ces puissances; il est cependant encore fort problématique si elles le conduiront aussi tôt à sa perfection qu'elles s'en flattent peut-être.
Je me réfère, pour ce qui est des affaires de la Suède, à la communication que je vous fais faire par mes ministres du département des affaires étrangères de ce que mon ministre chargé d'affaires à Copenhague, Heusinger, m'a mandé des démonstrations danoises.1 Vous verrez par là que la chose ne doit point être traitée en bagatelle, et je veux bien vous dire tout naturellement que je crains que la succession en Suède n'allume de nouveau dans le Nord le flambeau de la guerre d'une manière qui me serait fort embarrassante. Je n'épargnerai nulle peine de mon côté pour approfondir au possible ces affaires, et je vous communiquerai mes découvertes, pour ainsi vous mettre sur les voies de pousser plus loin, et pour que yous puissiez approfondir plus aisément, par les arrangements de la cour de Russie et sa façon de penser, à quel point le Chancelier pourrait réaliser ou ne pas réaliser sa mauvaise volonté. Ces circonstances présentes, pour critiques qu'elles sont, demandent que vous restiez encore quelques mois à Pétersbourg. Vous ne ménagerez aucune peine pendant l'espace de ce temps, pour instruire le conseiller d'ambassade de Goltz le plus solidement possible et de le mettre bien au fait de toutes les allures. Vous ne négligerez surtout point de l'informer exactement des affaires de la Suède, selon les idées que vous avez eu occasion de vous en former pendant le séjour que vous y avez fait, afin qu'à votre rappel ledit de Goltz soit entièrement au fait de tout et en état de porter un bon jugement sur ces affaires, qui pourraient bien par les circonstances devenir les plus intéressantes.
1 Vergl. S. 234 Anm. 2.