Au reste, je veux bien vous marquer encore, quant à la rétrogradation des troupes russiennes, qu'il m'est revenu que la cour devienne venait d'envoyer un courrier au général Bernes, chargé de dépêches relatives à cet objet, et que le comte Barck avait donné à entendre qu'ayant sondé le sieur Lantschinski sur ce chapitre, il lui avait répondu qu'il était vrai que les Puissances maritimes insistaient toujours fortement sur leur renvoi; qu'elles trouveraient à la vérité assez de subsistance en Pologne et n'y rencontreraient apparemment point d'obstacle, mais que, comme ce corps, qui faisait l'élite des troupes de l'impératrice de Russie, avait marché pendant neuf mois, elle ne pourrait pas consentir qu'on lui fît continuer sa marche tout de suite; que ce serait vouloir les abîmer de gaîté de cœur; qu'on espérait que les Puissances maritimes trouveraient ces raisons-là valables et approuveraient la résolution qu'on avait prise de les faire reposer en Bohême pendant deux au trois mois.
Si ce que le sieur Lantschinski disait, était fondé, il se pourrait que la cour de Vienne, souhaitant fortement de garder encore ces troupes, ait suggéré ces raisons à celle de Pétersbourg pour gagner du temps, et qu'elle tâche de les faire goûter auxdites puissances; qu'il y avait cependant des lettres particulières de Prague du 10 de ce mois qui portaient qu'elles s'étaient déjà mises en marche vers la Moravie pour retourner chez elles par la Pologne.
Federic.
Nach dem Concept.
3271. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEINA SAINT-PÉTERSBOURG.
Potsdam, 28 septembre 1748.
Le refroidissement dont vous parlez, dans votre dépêche du 10 de ce mois, entre la cour où vous êtes et les Puissances maritimes, ne saurait, à proprement dire, ni me nuire ni aussi m'être favorable, de manière qu'il m'est assez indifférent dans un certain sens. Ce qui m'intéresserait le plus dans les conjonctures présentes, serait qu'il se mît du refroidissement entre l'impératrice de Russie et la cour de Vienne. Si vous pouviez y employer nos amis, pour qu'ils tâchassent, autant que par eux, d'y fournir de l'étoffe, je le regarderais comme un service essentiellement important et qui mériterait la peine qu'ils me le rendissent. Je ne laisserais que de témoigner sûrement avec plaisir ma reconnaissance, par un présent qui y répondrait, à l'ami intrépide des soins et du savoir-faire qu'il emploierait à y réussir, et vous ne marqueriez de votre côté de saisir tous les moyens et les occasions qui pourraient conduire à faire naître des brouilleries entre les deux cours impériales.
Mes nouvelles de Suède portent qu'il y avait beaucoup d'apparence que la maladie du roi de Suède traînerait en longueur. L'événement