3347. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Potsdam, 18 novembre 1748.
N'ayant rien à vous dire sur la dépêche que vous m'avez faite le 8 de ce mois, dont cependant j'ai été bien satisfait, par les particularités assez intéressantes qu'elle contient, j'ai bien voulu vous marquer par la présente que selon des lettres d'Hanovre le duc de Newcastle ne parle jamais de la paix et que ni le Roi ni lui ne sont de trop bonne humeur dans leur particulier, ce que l'on remarquait ordinairement après l'arrivée des courriers d'Angleterre. L'on soupçonnait d'autant plus que c'était parceque dans le traité définitif l'Angleterre n'a pas gardé le haut du pavé, puisque des lettres de particuliers de Londres faisaient entrevoir que le parti de la cour trouverait des gens de mauvaise humeur par rapport à ce traite. Les lettres d'Hanovre ajoutent qu'on pensait fort de former une puissante ligue ou association dans l'Empire, à laquelle les Puissances maritimes se joindraient, pour brider, à ce qu'on prétend, la France et lui ôter sa grande influence dans les affaires de l'Europe.
Au surplus, j'ai reçu la nouvelle de Varsovie que la Diète s'est passée infructueusement et qu'elle a filé. J'ai été bien aise d'apprendre par la lettre particulière que vous m'avez faite de quelle façon le duc régnant de Wurtemberg vient à vous marquer sa reconnaissance des soins que vous vous êtes donnés dans son affaire de Montbéliard.1 Aussi veux-je bien agréer que vous gardiez ce qu'il vous a fait offrir à ce sujet.
Federic.
Nach dem Concept.
3348. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.
Potsdam, 19 novembre 1748.
J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. S'il y a une négociation sur le tapis pour former une ligue dans l'Empire avec les Puissances maritimes pour brider la France, il faudra qu'elle soit ménagée avec un secret impénétrable à Hanovre, car je ne saurais pas hors de là m'imaginer aucun endroit où l'on saurait en traiter; ainsi tout ce que je crois de cette correspondance du duc de Newcastle avec le comte Stadion et des entretiens à l'écart que celui-là tient avec le ministre saxon,2 c'est que l'on a imaginé quelque projet et que l'on en est en pourparlers par ci par là, mais que l'on est encore fort loin du dénouement de la pièce.
Au surplus, si mes dernières lettres de Londres accusent juste, l'on y est content du traité définitif de paix,3 et le parti de la cour se flatte
1 Vergl. S. 184.
2 Vergl. Nr. 3351.
3 Im Gegensatz zu Klinggräffen's Meldung von dem Missvergnügen des Königs Georg und des Herzogs von Newcastle; vergl. die vorige Nummer.