<295> égard, sinon qu'il n'y a rien à toute cette affaire qui ne dût me déplaire, d'autant plus que la Suède paraît avoir commis par là une assez lourde faute, et que, s'il y avait quelque chose de capable à fournir de l'étoffe à une nouvelle guerre, ce serait la tenue d'un semblable congrès; c'est pourquoi, aussi, que je n'y saurais absolument prendre aucune part.
La conduite que tient le prince Edouard là où vous êtes,1 m'est entièrement inconcevable, et je ne saurais imaginer qu'un homme sensé soit assez dépourvu de raison pour vouloir lutter contre le torrent même.
Federic.
Nach dem Concept.
3354. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.
Die Kronprinzessin von Schweden antwortet, Stockholm 8. November, auf des Königs Brief vom 8. October:2 „Les choses se développent, et il semble qu'on forme à Vienne un plan contre la Prusse et la Suède. Je m'en rapporte à ce que Chambrier doit vous avoir mandé là-dessus, en conséquence d'une conversation qu'il a eue avec Scheffer, ministre de Suède, Vous pouvez être sûr qu'on agira ici avec prudence, qu'on poussera une négociation séante et mesurée jusqu'où elle pourra aller, et, si contre toute attente elle ne réussissait point, on compte sur vous aussi sûrement que vous pouvez compter sur nous. Je vous conjure de me dire sincèrement si vous auriez quelque peine à voir passer le maréchal de Schwerin dans quelque autre service. Il a eu l'honneur de tirer l'épée sous-vous et sous Charles XII, et l'on pourrait avoir besoin d'un général expérimenté comme lui et au dessus des petites jalousies. Je ne vous parle de cela qu'absolument de mon chef et par une précaution peut-être inutile.“ | [Potsdam], 24 novembre 1748. Je n'ai pas reçu un mot de Chambrier relativement aux découvertes du baron Scheffer, ainsi qu'il m'est impossible de répondre sur cet article. Quant aux intentions des cours de Vienne et de Pétersbourg, je ne suis point en doute sur leurs sentiments; mais malgré toute leur mauvaise volonté, les mains leur sont liées en quelque façon par la paix générale, et je suis sûr que toutes nos appréhensions n'auront aucune suite, pourvu que la Suède n'intente en aucune façon de changer son gouvernement, et c'est selon moi le point principal. Ce congrès du Nord que le comte Tessin imagine, donnerait beau jeu aux Russes et brouillerait plutôt les affaires qu'il ne serait propre à les concilier. En un mot, je suis du sentiment que la paix et la guerre est entre les mains de la Suède, et qu'une conduite prudente de son côté esquivera tous les malheurs auxquels une guerre les exposerait : si j'allais cependant être attaqué en même temps par l'Autriche, vous sentez bien que j'aurais besoin de tous mes généraux, et qu'il n'y en aurait pas de trop. Je ferais cependant dans ces occasions par amitié tout ce qu'on pourra raisonnablement prétendre de moi. Fr. |
Nach dem eigenhändigen Concept. Das Datum von der Hand Eichels.
1 Vergl. S. 271. 332.
2 Nr. 3291 S. 260,