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3355. AU MINISTRE D'ETAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 26 novembre 1748.

Mes ministres du département des affaires étrangères vous auront déjà communiqué1 ce qui m'est revenu de mon ministre à Hanovre, le sieur de Klinggæffen, concernant les forts soupçons qu'il a qu'il s'est traité quelque chose avec le ministre saxon, le comte de Flemming, la cour d'Hanovre et celles de Vienne et de Pétersbourg, et comme quoi le secrétaire de Saxe avait été occupé pendant trois jours régulièrement à écrire chez le ministre autrichien, baron de Wasner, avec mystère; de plus ce que le sieur de Rohd m'a mandé de la confidence que le comte Tessin lui a faite touchant les découvertes que le ministre de Suède doit avoir fait à mon ministre Chambrier à Paris, par rapport à un plan qu'on croit être formé à Vienne entre cette cour-là et celle de Pétersbourg contre moi et la Suède, de quoi cependant ledit Chambrier ne m'a touché jusqu'à présent aucun mot dans ses dépêches. Comme il m'importe trop d'être à même pour juger ce qui peut être de vrai ou non de toutes ces prétendues découvertes, je vous recommande fort de faire de votre mieux, et autant qu'il vous le sera possible, pour en pénétrer quelque chose, et de m'instruire alors de toutes les particularités que vous en aurez pu découvrir, quoique, pour vous parler naturellement, j'aie de la peine à croire qu'un pareil plan soit actuellement parvenu à sa consistance. Je ne suis point en doute sur les mauvaises intentions de ces deux cours contre moi, mais je leur crois les mains en quelque façon liées par la paix générale et par la situation où elles se trouvent actuellement, ce qui cependant ne doit pourtant pas vous empêcher d'être bien attentif sur ce sujet. Mes dernières lettres de Londres disent que le public commençait à faire attention aux affaires du Nord, mais que les membres du gouvernement les regardaient jusqu'ici avec assez d'indifférence et disaient qu'en cas qu'il se manifestât quelque brouillerie du côté du Nord, on n'y prendrait aucune part, et qu'on se ressentait trop des frais immenses que la dernière guerre avait coûté à la nation pourqu'elle se mêlât ni directement, ni indirectement par des subsides, en faveur d'aucune puissance qui voudrait troubler la tranquillité générale qui venait d'être rétablie. Au“ surplus, j'accuse les dépêches que vous m'avez faites du 9 de ce mois, sur lesquelles je n'ai cette fois qu'à vous dire que, bien que Chancelier pourrait faire assez de bassesses pour abaisser le nouveau schah de Perse,2 néanmoins, s'il n'y réussissait pas et que cette affaire allât plus loin encore, la Russie en pourrait être bien embarrassée.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 293 Anm. 1.

2 Schah Adil.