<313> que nonobstant tout son savoir-faire il pourrait bien ne réussir à l'y retenir que jusqu'à la mi-janvier, et comme le dérangement qu'il y a dans les finances de Saxe est total, il faudra de toute nécessité qu'on y pense à se procurer des ressources propres à les redresser, dont la plus facile à trouver et à mettre le plus promptement en exécution, sera une nouvelle réduction de troupes.
Quant au plan dont l'ambassadeur de France vous a parlé d'établir une alliance entre les cours de France et de Russie et de faire en sorte que cette dernière acceptât des subsides de celle de France, il me paraît être assez chimérique dans la situation présente où se trouve la Russie, et si peu praticable, à cause de la prédilection démesurée de la Russie pour la cour de Vienne, pour ne mériter qu'on y fasse la moindre attention, et pour me faire croire que l'ambassadeur, en venant à y réfléchir, envisagera lui-même ledit plan sur le même pied. Vous ne discontinuerez, au reste, d'être des plus attentifs sur ce qui pourra avoir du rapport, là où vous êtes, au retour prochain des troupes russiennes.
Federic.
Nach dem Concept.
3381. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.
Berlin, 13 décembre 1748.
La façon dont vous me rapportez, par votre dépêche du 2 de ce mois, que s'est expliqué sur mon sujet envers vous le marquis de Puyzieulx, m'a été fort agréable; aussi pourrez-vous lui dire que, dès que lui, marquis de Puyzieulx, me connaîtrait un peu mieux, il ne pourrait se dispenser de me rendre justice, mais qu'au contraire, aussi longtemps qu'il ne se formerait une idée de moi que sur les insinuations de mes envieux, je ne pourrais le lui imputer à faute, s'il s'en faisait de fausses. Vous donnerez aussi les plus fortes assurances de ma part au marquis de Puyzieulx comme quoi je pensais tout comme lui sur la paix qui vient d'être rétablie, et sur sa conservation, et qu'il n'y avait prince en Europe qui fût plus porté que moi pour le maintien de cette paix, et qu'en conséquence je me prêterais à tout ce qui d'ailleurs pourrait contribuer à cette fin. Vous ajouterez que ce serait avec bien du plaisir que j'apprendrais que lui, marquis de Puyzieulx, voulût aussi faire faire certaines insinuations en Suède, afin qu'on voulût bien s'y conduire avec prudence et modération, pour ne rien entreprendre qui pourrait donner occasion à des brouilleries de quelque nature qu'elles puissent être.
Federic.
Nach dem Concept.