<340> Charles de Lorraine sur le trône de Pologne. Je ne comprends cependant trop pourquoi les Czartoryski et le comte de Brühl entreraient dans un semblable projet, et pourquoi ils ne souhaiteraient pas plutôt qu'un prince de Saxe, fils du roi de Pologne, montât un jour, après la mort de ce Roi, sur son trône, préférablement au prince lorrain. Après tout, la vérité est qu'il ne dépendra point des Polonais, dès qu'il s'agira d'élire un roi de Pologne, quel prince ils voudront avoir pour roi, mais que, si l'Autriche et la Russie ne peuvent s'accorder et rester d'accord là-dessus, il leur sera difficile, à elles, de faire tomber leur couronne sur celui qu'elles souhaiteront le mieux.

Federic.

Nach dem Concept.


3422. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 11 janvier 1749.

Je suis resté surpris, après la lecture de votre dépêche du 30 de décembre dernier, qu'il n'y ait aucun d'entre les ministres de France qui fasse quelques remontrances au Roi son maître sur son économie et ses dépenses, pour faire agréer à ce Prince qu'elles soient réglées sur un certain pied le plus convenable à ses affaires.

Je puis vous certifier au reste qu'il est constant que le dessein de la cour de Vienne est de tâcher de faire monter, après le décès du roi de Pologne d'à présent, le prince Charles de Lorraine sur le trône de ce royaume, et que l'on se persuade que la famille de Czartoryski est portée à se laisser employer elle-même pour la réussite de ce dessein.

Federic.

Nach dem Concept.


3423. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Berlin, 11 janvier 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 27 de décembre dernier, m'est bien parvenue. Il est constant que le prince de Galles n'est pas d'un caractère assez ferme pour pouvoir éviter le reproche de faiblesse, et pour qu'on puisse se reposer avec assurance sur lui. Les sentiments néanmoins qu'il a eus jusqu'ici pour ma maison, ont toujours paru être des meilleurs, de sorte que je crois que, s'il y avait un jour quelque changement en sa faveur là où vous êtes, quand bien nous n'y gagnerions rien de notre côté, nous y profiterions pourtant en ce qu'il n'y aurait plus autant d'animosité que par le passé entre les deux maisons. Andrié1 m'assure d'ailleurs que le prince de Galles n'est pas des plus portés pour la maison d'Autriche, et qu'il lui était même souvent arrivé d'être fort mal édifié de la conduite de cette maison d'Autriche.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 88 Anm. 3.