3424. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 14 janvier 1749.
Je suis de votre avis quand vous dites, par votre rapport du 4 de ce mois, que c'est apparemment pour l'amour des officiers russiens qui sont à Vienne qu'on y a devancé de quelques jours le carnaval, et je pense que, comme l'on y sait que les troupes russiennes sont sur le point de retourner dans leur pays, la véritable raison pour laquelle la cour de Vienne a anticipé sur ces plaisirs de carnaval, est qu'elle est sans doute assez glorieuse pour faire montrer par là aux officiers russiens de ses grandeurs et magnificences avant le susdit retour des troupes russiennes. Je serais, au reste, bien aise que vous tâchiez de savoir s'il y a quelque fond à faire sur la nouvelle que vous me mandez de l'affaissement de la montagne en question1 dont parlent les lettres de Hongrie, ou bien si la nouvelle n'en gît que dans l'imagination de ceux qui l'ont inventée, et vous m'en toucherez quelque chose dans quelqu'un de vos rapports.
Federic.
Nach dem Concept.
3425. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.
Potsdam, 14 janvier 1749.
S'il est fondé, comme vous me l'apprenez par votre dépêche du 3 de ce mois, que la cour de Londres pense à envoyer une escadre de quelques vaisseaux de guerre dans la Baltique pour le printemps prochain,2 j'avoue que je n'en saurais comprendre aucune bonne raison qui l'y dût mouvoir, car celle qu'on en a alléguée,3 est trop illusoire pour qu'on s'en puisse payer. Tout ce que je pourrais m'en imaginer, est, ou qu'on voudrait faire par là une tournée d'ostentation, pour avoir le salut dans la Baltique des vaisseaux des autres nations, de même qu'on l'a déjà prétendu haut à la main des vaisseaux français dans l'Océan, ou que le roi d'Angleterre a encore des vues sur la Suède en faveur du duc de Cumberland. Comme je suis trop intéressé dans cette affaire-ci pour ne pas souhaiter d'en être bien éclairci, vous devez vous appliquer, sans en marquer de l'inquiétude, afin de vous bien originer sur les véritables raisons de ce prétendu envoi et de m'en pouvoir faire votre rapport. Au surplus, vous ne laisserez pas d'avoir, à la suite du temps,
1 Ein Berg in der Nähe von Földevar in Ungarn.
2 Graf Heinrich Podewils theilt unter dem 13. Januar dem Geheimen Rath Vockerodt mit: „Se. Königl. Majestät haben mir heute vor der Tafel wegen der in beikommender Depesche des Herrn von Klinggräffen vom 3. hujus gemeldeten Nachricht der auf künftigen Frühling nach der Ostsee destinirten englischen Escadre als einer Sache, die besondere Attention meritiret, gesprochen.“
3 „On prétend“ , berichtet Klinggräffen, „que ce n'est que pour entretenir les matelots dans l'exercice et pour leur donner de l'occupation.“