3464. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam, 11 février 1749.
Je suppose que le courrier que je vous ai envoyé d'ici et qui en est parti le 4 de ce mois, vous sera déjà arrivé et vous aura bien rendu les dépêches que je lui ai confiées,1 quand vous recevrez celui-ci. Je vous sais bon gré de toutes les choses bien intéressantes que vous m'avez mandées par votre dépêche du 1er de ce mois, qui toutes méritent mon attention particulière. Il est constaté qu'il se négocie actuellement un traité entre les cours de Pétersbourg, de Londres et de Vienne, et j'en sais d'ailleurs qu'on souhaite d'y pouvoir faire entrer aussi la Hollande, qui cependant voudra bien décliner d'en participer; mais je sais aussi que cette négociation n'est pas encore parvenue à sa perfection, et il est vraisemblable que par la difficulté de la correspondance, parcequ'il faut qu'elle fasse presque le tour des quatre coins de l'Europe, et pour différents points donti on n'est pas tout-àfait convenu ensemble, cette négociation n'a pu finir encore.
Ce que vous me marquez de l'entretien que le comte Harrach a eu avec le comte Barck,2 est assez capable de me convaincre pleinement de la mauvaise volonté de la cour de Vienne, et combien elle souhaite à me voir tout-à-fait brouillé avec la Russie; il se peut cependant que le comte Harrach se soit expliqué de la façon qu'il a fait, pour donner le change au comte Barck, pour ne point entrer avec lui en explication sur les vues de la cour de Vienne et de la Russie par rapport à la Suède.
L'avis de trois bataillons bavarois passés au service de l'Impératrice-Reine mérite votre attention, et que vous sachiez au juste si on incorporera ces bataillons en d'autres régiments, pour les en compléter, ou s'ils resteront sur pied. Outre cela, vous devez vous exactement informer si les régiments autrichiens, quand ils arrivent dans les quartiers qui leur sont assignés selon la nouvelle dislocation, se défont de leurs équipages de campagne, ou si l'on les leur fait garder. J'attendrai votre rapport sur ces deux points. Au surplus, il serait superflu de vous recommander d'être bien vigilant à tout ce qui se passe là où vous êtes, parceque je connais assez votre zèle et votre attention pour mon service.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 367 Anm. 2.
2 Graf Harrach hatte dem schwedischen Gesandten gesagt, die Rüstungen Russlands dürften nicht sowohl der Vertheidigung gegen Schweden gelten, als der gegen andere Nachbarn, wie beispielsweise gegen die Türken. Auf Barck's Einwand, dass Russland von der Türkei nichts zu befürchten habe, hatte Harrach erwidert: „Que la Russie avait encore d'autres voisins redoutables, comme Votre Majesté, dont elle avait d'ailleurs de grands griefs, qu'elle avait reçus dans ce dernier temps.“ Vergl. Nr. 3465.