<386> être regardé que comme une ostentation, concertée peut-être par la cour où vous êtes avec celle de Russie.
Pour ce qui concerne la France, son ministère, après avoir ouvert les yeux sur la conduite qu'a tenue jusqu'ici l'Angleterre, s'aperçoit enfin pour combien la France peut se fier à l'Angleterre ou ne point se reposer sur elle, et commence à penser à prendre des mesures convenables à la France. J'approuve, au reste, beaucoup votre grande vigilance sur les démarches de la cour où vous êtes, et que vous vous défiez des desseins de cette cour; aussi, ce que je viens de vous écrire ci-dessus, n'est que pour vous fournir d'autant plus de matière à réfléchir sur toutes les circonstances.
Vous tâcherez d'ailleurs de savoir exactement si le pied de 108,000 hommes sur lequel la cour de Vienne veut mettre son armée, devra regarder son entière totalité ou bien seulement les troupes qui resteront dans ses pays héréditaires, et que celles qui seront disloquées dans les Pays-Bas et en Italie, ne s'y trouveront point comprises, et vous vous mettrez au fait si, comme on me l'a voulu donner pour certain, le commissariat de campagne autrichien a effectivement été congédié depuis peu.
Federic.
Nach dem Concept.
3486. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.
Potsdam, 22 février 1749.
Votre dépêche du 30 de janvier dernier m'est bien parvenue, et vous continuerez toujours de donner toute votre attention à toutes les démarches de la cour où vous êtes, tout ainsi qu'à ce qui pourra se traiter entre elle, les Autrichiens, l'Angleterre et la Saxe, pour pouvoir me faire vos rapports de ce qui en sera parvenu à votre connaissance, ce dont vous vous acquitterez le plus diligemment possible. Je vous recommande en particulier que vous soyez surtout fort alerte et attentif sur ce qui pourra regarder de façon quelconque les affaires de Suède ou y avoir quelque rapport.
Si, au reste, je vous ai fait écrire1 que vous ayez à vous conduire avec grand ménagement à l'égard de l'ami important, ce n'a été que pour déférer aux circonstances critiques d'alors, qui faisaient craindre à juste titre que cet ami ne se trouvât enveloppé dans l'affaire du malheureux Lestocq; mon intention n'a toutefois jamais été que vous l'évitiez tout-à-fait ni que vous ne lui parlassiez absolument pas, mais seulement ai-je entendu vous ordonner que vous ne le fréquentassiez qu'avec circonspection, pour éviter que le Chancelier n'en prit ombrage et ne pût en faire quelque mauvais usage. Enfin, vous vous conformerez
1 Vergl. S. 339.