<440> afin d'y faire les arrangements pour pouvoir guerroyer, et que les Autrichiens vont mettre leurs troupes dans différents campements, de manière qu'en moins de huit jours ils puissent s'assembler, et tout cela immédiatement après que la Suède a fait les déclarations les plus amiables à la Russie1 et que le roi de Suède est en un état de santé qu'on n'a pas actuellement à craindre pour sa mort subite, je vous prie d'employer tout votre savoir-faire afin de m'éclaircir, par tout ce que vous saurez apprendre là où vous êtes, des desseins que les deux cours impériales peuvent avoir, puisque je suis persuadé qu'ils ne font rien, en tout ceci, sans le concert et le consentement du roi d'Angleterre; ainsi, quand vous parlerez au duc de Newcastle, pressez-le au possible, afin d'en tirer au moins quelque éclaircissement à cet egard.

Federic.

Nach dem Concept.


3550. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Berlin, 18 mars 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 24 du février dernier. Dans l'époque présente des affaires, vous devez appliquer votre principale attention sur tous les mouvements que la cour de Russie est intentionnée de faire de ses troupes et sur les arrangements qu'elle fait à cet égard. Ce que cette cour vient de faire dans la Finlande, me paraît surpasser les démonstrations; faire de grands magasins là, et envoyer le comte Apraxin à Pétersbourg pour faire des dispositions, et tout cela après que la Suède a fait la déclaration la plus amiable, pour ôter tout soupçon dont la Russie l'a voulu charger, me paraît indiquer quelque autre dessein. De plus, vous devez observer si l'on ne parle plus d'un voyage de l'Impératrice à Kiew, ou si l'on dit qu'elle pourrait retourner à Pétersbourg plus tôt qu'on l'aurait cru.2 Encore devez-vous être bien attentif s'il y a plus de conférences qu'à l'ordinaire entre le Chancelier et les ministres autrichien, anglais, hollandais et danois, s'il y arrive beaucoup de courriers, et si après l'arrivée de ceux-ci lesdits ministres confèrent immédiatement après entre eux ou avec le Chancelier, et surtout si le ministre anglais a de fréquentes [conférences] avec celui, de même qu'avec le comte Bernes. Quelque peu intéressant que vous pourriez croire que tout cela me saurait être, je désire cependant que vous y soyez attentif et que vous me marquiez tout ce que vous en pourrez découvrir; en combinant ces circonstances avec d'autres qui me rentrent, j'en sais toujours tirer mes conséquences.

Federic.

P. S.

Quant aux bruits que vous me marquez qu'on fait courir, là où vous êtes, d'un campement en Prusse de 24,000 hommes et de l'arrivée



1 Vergl. S. 373. 375.

2 Vergl. S. 303.