<48> campagne prochaine aux Pays-Bas, mais que d'un autre côté la besogne qui se fera en Italie, pourrait être assez médiocre et se réduire à fort peu de chose. Au reste, je vous 'trouve à redire sur ce que vous paraissez croire les forces autrichiennes beaucoup plus nombreuses qu'elles ne le sont en effet, car les troupes que l'Impératrice-Reine a eues pendant la dernière campagne dans le Brabant, n'ont pas excédé les 36,000 hommes, et, quoique je ne saurais pas vous dire combien elle en peut avoir en Italie, vous vous souviendrez cependant qu'il n'y a pas bien longtemps que vous m'avez mandé vous-même que l'armée que la reine de Hongrie avait alors en Italie, n'allait pas au delà de 17,000 hommes, de sorte qu'il m'est impossible de concevoir d'où elle pourrait s'être accrue tout d'un coup au point que vous le dites.1

Vous pensez très bien, et je suis de votre sentiment, quand vous jugez être convenable à mes intérêts que j'aie un parti formé en Italie; je travaille présentement sur pareilles idées et je crois que le nonce Archinto à Dresde sera plus capable de m'y servir qu'aucun autres, surtout étant fort accrédité auprès du cardinal Valenti et d'autres encore de même aloi. Nonobstant de cela, je vous sais bon gré et j'approuve entièrement que vous flattiez au possible le sieur Serbelloni, qui d'ailleurs est une pauvre espèce qui ne réussira jamais à s'acquérir une grande considération à Rome.

Pour ce qui est de la république de Venise, je prierai le ciel de me préserver des circonstances où je pourrais avoir besoin de recourir à son alliance; car, une fois, l'intérêt de cette république veut absolument qu'elle demeure attachée à la maison d'Autriche, à cause des Turcs, pour pouvoir avoir recours à elle en cas de besoin, et c'est par cette même raison qu'il faut qu'elle ait de fort grands ménagements pour ladite maison d'Autriche.

Les meilleures ressources que je puis avoir contre le malin vouloir des Autrichiens, sont mes propres forces, les mesures que je ne cesserai de prendre pour me mettre en état à n'avoir rien à craindre, et une bonne intelligence avec les Puissances maritimes.

Au surplus, comme le ministre d'Angleterre, le sieur Legge, va arriver dans peu ici, vous en parlerez aux ministres autrichiens avec une sorte d'affectation, pour leur donner à penser que cette mission pourrait bien avoir pour objet des choses secrètes, ce qui à coup sûr ne manquerait pas de les intriguer beaucoup.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Der Gesandte schätzte die österreichische Armee in Italien auf 50,000 Mann, und die in den Niederlanden ebenso hoch.