<490> faite; je me persuade qu'elle n'aura pas laissé de faire un bon effet, étant arrivée justement dans le temps que vous l'auriez pu demander à moi pour confirmer les assurances que vous avez données aux ministres d'Angleterre sur mes intentions sincères de vivre en bonne amitié avec tous mes voisins, pourvu que ceux-ci ne troublassent point la tranquillité du Nord.
Ce qui me surprend cependant en quelque manière, c'est cette facilité que la clique autrichienne et hanovrienne trouve à imposer aux ministres d'Angleterre les contes les plus controuvés et malicieux à mon sujet. Tout le monde sait que, malgré tous les bruits qui ont couru dans le monde touchant les grands armements des deux cours impériales, je me suis tenu tout coi et tranquille et que je n'ai remué en aucune façon, sinon quand je reçus l'avis de la déclaration que la cour de Russie devrait avoir faite en Angleterre qu'elle était intentionnée d'agir d'abord contre la Suède,1 et que je n'ai fait depuis ce temps-là que donner ordre à mes régiments de se tenir assemblés dans leurs garnisons, et me mettre dans un état de défense, afin de ne pouvoir pas être surpris; et voilà tout ce que j'ai fait pour faire crier le monde et m'attribuer de grands préparatifs de guerre, tandis que personne n'a dit mot sur les remuements extraordinaires des cours de Vienne et de Pétersbourg, dont même les gazettes publiques n'ont pas pu assez prôner les détails. Mais pour tranquilliser, s'il est possible, les ministres anglais sur mon sujet, vous devez déclarer de ma part aux ducs de Newcastle et de Bedford que, si je commençais, moi, à attaquer soit l'Autriche soit mes autres voisins, je dégagerais alors l'Angleterre de tous les engagements pris avec moi. Mais comme de ma part j'étais fermement résolu de remplir religieusement tous les engagements que j'avais contractés avec l'Angleterre, je priais aussi MM. de Newcastle et de Bedford de me dire ce qu'à mon tour j'aurais à espérer de l'Angleterre, s'il arrivait un jour que je fusse attaqué d'une des puissances voisines à moi; aussi devez-vous les presser de s'expliquer d'une façon claire et nette làdessus.
Je suis assez curieux d'apprendre de vous de quelle manière ils vous répondront. En attendant, je ne vois que trop clairement que le parti autrichien et hanovrien a trop prévenu ces gens-là et les a rendu partiaux, pour que je dusse m'attendre jamais à quelque secours d'eux si j'en avais besoin; au contraire, j'ai tout heu de présumer que ce n'est que la faiblesse dont ils se ressentent après une guerre qui leur a bien coûté, qui les retient à me nuire.
Federic.
Nach dem Concept.
1 Vergl. S. 404. 412. 413. 415.