<73>mandent l'armée alliée, et il est bien à présumer qu'il en résultera une guerre d'enfants, que le comte de Saxe, en sage gouverneur, ne manquera pas à coup sûr de châtier de la bonne sorte.

Quant au ministre que la cour de Vienne pourra m'envoyer pour le faire succéder au général Bernes, je vous répète ici qu'il m'est absolument indifférent pour le fond de l'affaire quel sujet elle voudra choisir pour cet effet.

Federic.

Nach dem Concept.


3001. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 6 avril 1748.

J'ai vu par votre dépêche du 19 de mars dernier ce que vous continuez à m'y mander de la marche des troupes auxiliaires russiennes par la Pologne. Sur quoi, je veux bien vous dire que, comme il m'en peut revenir et revient d'autre part plus tôt des avis assurés que par votre canal, vous ne deviez plus faire des recherches fort pénibles pour m'en informer, mais que vous dirigiez principalement votre attention sur tout ce qui peut se passer là où vous êtes qui ait du rapport à ces dites troupes, pour pouvoir ensuite m'en instruire avec précision.

Pour ce qui est du corps de troupes que la Russie assemble en Livonie, ce n'est en effet qu'une ostentation vaine et fort mal digérée de sa part, parcequ'en cas qu'on se proposât de former quelque dessein, on ne s'arrêterait pas à coup sûr à compter son monde, quelque nombreux qu'il pourrait être d'ailleurs, et que cette considération ne serait pas d'un assez grand poids pour arrêter et bien moins encore pour faire échouer des résolutions à prendre.

Quant à l'ami important, il me paraît de plus en plus être fort médiocrement au fait des affaires, et je serais presque tenté de croire qu'il n'en sait pas davantage que ce que les autres veulent bien ne pas lui en laisser ignorer. Je ne saurais m'imaginer que la Russie ait résolu d'équiper soixante galères; cela ne laisserait, du moins, que de la mener bien loin. Le jugement que vous portez de la situation présente du Chancelier, est très bien pensé, et je le trouve des mieux fondés, d'autant plus que je suis entièrement persuadé qu'il a su trouver moyen de s'ancrer assez profondement pour n'avoir point à craindre d'être culbuté, et qu'il ne saurait être renversé que par un orage des plus violents. Je vous avertis, au reste, que le roi de Suède se fait plus faible de jour en jour, de sorte que, selon les apparences, il ne saurait plus vivre bien longtemps. Si la mort arrivait pendant les conjonctures présentes, je m'imagine qu'elle ne pourrait qu'être favorable au prince-successeur de Suède.

Federic.

Nach dem Concept.