2935. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 13 février 1748.

Votre relation du 3 de ce mois m'a été bien rendue. Ne vous rabattez plus dans vos dépêches sur les différents bruits qu'on fait par<33> rapport à la marche des troupes russes et touchant le traité que les Puissances maritimes ont fait avec la cour de Pétersbourg à ce sujet. J'en suis assez informé, de façon que l'on ne saurait m'apprendre plus que j'en sais; soyez seulement attentif quand ces troupes se seront mises en mouvement et qu'elles seront entrées en Pologne, pour m'instruire exactement alors de tout ce qui se passera à cet égard, et des arrangements que la cour où vous êtes fera là-dessus. Je ne m'étonne pas que cette cour ne fasse guère plus d'attention aux nouvelles ridicules de la Silésie dont le traître Henckel33-1 la veut régaler ; elle en a été trop souvent la dupe pour qu'elle voudrait plus ajouter foi à de pareils mensonges.

Au surplus, je veux bien vous avertir que je me suis vu obligé de faire arrêter, avant-hier, ici le général major Walrave, parcequ'il vient d'être dénoncé d'avoir mal administré des sommes fort considérables qui lui ont été confiées pour la construction de la forteresse de Neisse et de diverses autres dont il a eu la direction depuis plusieurs années. Je l'ai fait mener à Magdebourg, en attendant qu'on examine tout ce que qu'on lui a imputé à cet égard, afin de savoir si l'on l'en trouvera coupable ou s'il s'en saura justifier. Mais ce qui m'a surpris le plus, c'est qu'à cette occasion une de ses maîtresses, qui a possédé depuis quelque temps toute sa confiance, est venue me faire des découvertes sur la conduite qu'il a eue, qui ne laisseraient pas de vous frapper si vous en fussiez instruit, mais dont il faut que je m'éclaircisse encore plus, avant que je puisse vous en instruire. 33-2

Federic.

Nach dem Concept.



33-1 Vergl. Bd. V, 169. 170 und öfter.

33-2 Vergl. S. 44. 68.