2971. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.
Potsdam, 9 mars 1748.
Les dépêches que vous m'avez faites des 20, 23 et 26 du février passé, m'ont été rendues à la fois, et c'est avec assez de déplaisir que j'en ai appris la retraite de milord Chesterfield, en quittant son poste de secrétaire d'État; j'en suis fâché par l'amitié que je lui ai toujours portée et pour les bonnes manières dont il a usé à mon égard pendant le cours de son ministère.
En attendant, je suis très content du compliment poli que vous lui avez fait à cette occasion, et vous ne devez pas manquer de lui dire encore de ma part dans les termes les plus obligeants combien j'avais été sensible à la façon confidente dont il avait bien voulu s'expliquer dernièrement avec vous et dont vous m'aviez rendu un compte fidèle; que je le remerciais, de plus, de toutes les peines qu'il s'était données pendant tout le temps de son ministère pour la conservation de la bonne intelligence entre moi et entre Sa Majesté Britannique; qu'il pourrait être assuré que, si je lui avais donné toute mon estime avant qu'il fût entré dans le ministère, je ne l'estimerai pas moins après qu'il en était sorti, et que, si jamais les occasions se présentaient où je pourrais lui faire plaisir et le convaincre du cas infini que je fais de sa personne, je m'en saisirais avec empressement. Qu'au surplus j'avais suivi son sentiment par rapport au second mémoire que vous aviez eu ordre de donner concernant la liberté du commerce maritime de mes sujets.53-1 Aussi mon intention est-elle que vous deviez suspendre vos démarches touchant ce mémoire jusqu'au nouvel ordre, et jusqu'à ce que j'aie appris ce que le sieur Legge m'aura dit à ce sujet.
D'ailleurs, j'approuve fort tout ce que vous avez dit au duc de Newcastle53-2 à l'égard des sentiments qu'il vous a témoignés, et vous l'en devez remercier de ma part et, de plus, ne laisser passer aucune occasion convenable sans lui dire les choses les plus obligeantes de ma<54> part: enfin, vous ne devez rien négliger de tout ce qui peut contribuer à l'entretenir dans de bonnes dispositions à mon égard, quoique je craigne que nous n'avancions guère si vite avec lui qu'avec son prédécesseur, ce qu'il faudra voir cependant. Au reste, vous me ferez un grand plaisir et me rendrez un service réel, si vous pouvez me prévenir par rapport aux instructions qu'on a données au sieur Legge, avant qu'il arrive ici, afin que j'en sois tant soit peu préparé là-dessus.
Federic.
Nach dem Concept.
53-1 Vergl. S. 21.
53-2 Newcastle hatte das Staatssecretariat der auswärtigen Angelegenheiten für den Süden an den Herzog von Bedford abgegeben, um an Chesterfield's Stelle die Leitung der nordischen Angelegenheiten zu übernehmen, unter welche die Beziehungen zu den deutschen Staaten fielen.