2991. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Berlin, 26 mars 1748.
J'ai reçu vos dépêches du 16 de ce mois. Je le regarde au fond comme tout un, quel ministre la cour de Vienne voudra choisir pour faire relever le comte de Bernes à ma cour, puisque, par le cours présent des affaires, même celui qui d'ailleurs peut avoir quelque mérite et serait le meilleur d'entre les mauvais, mais imbu, avec cela, des sentiments et principes autrichiens, ne peut point être propre ni assez bien intentionné pour concilier et cimenter une bonne harmonie entre les deux cours, mais machinera plutôt sans cesse, quand bien à tort et à travers, pour me susciter, s'il était possible, du chagrin et des embarras infinis.
Je vais ici jusqu'à vous dire — quoique dans la dernière confidence et sous peine inévitable de ma plus grande indignation de n'en parler, écrire ou donner à entendre et signifier de quelque façon que ce puisse être à âme qui vive — que ce soi-disant ministre d'un caractère si bon, si doux et insinuant, le comte Bernes enfin, est le même qui a inspiré et poussé notre Walrave à des complots les plus infâmes.
Jugez et apprenez à déterminer, par cette confidence que je vous fais, de quel aloi peuvent être des ministres bien intentionnés de cette espèce!
<69>Il me semble, au reste, que l'Impératrice-Reine prend son temps assez mal pour redresser ses finances, les circonstances de la présente guerre ne pouvant guère lui être favorables pour ces sortes de projets.
Federic.
Nach dem Concept.