3068. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.
Potsdam,18 mai 1748.
Je ne doute point que le comte de Kaunitz, selon votre dépêche du 8 de ce mois, n'ait brigué de toutes ses forces pour tâcher d'empêcher mon inclusion dans la paix générale, et que la garantie de la Silésie et du comté de Glatz ne m'y fût stipulée. Cependant les peines qu'il s'est données à cet égard, n'ont été qu'à pure perte, et il n'en a été ni plus ni moins pour cela, la chose s'étant effectivement passée à ma satisfaction. Aussi me suis-je proposé de ne pas rester en si bon chemin, et il se pourrait fort bien que, dès que la paix serait faite, je m'alliasse plus étroitement encore avec les Puissances maritimes et que je prisse mes mesures avec l'Angleterre, surtout de façon à n'avoir rien à craindre de la reine de Hongrie et de toute sa mauvaise volonté à mon égard.
<114>Au reste, je veux que vous vous donniez tous les mouvements possibles pour pouvoir m'informer des arrangements ultérieurs de la cour de Vienne et s'il se pourrait qu'elle conçut de l'aigreur contre l'Angleterre, sur ce que cette dernière n'a point fait difficulté de la traiter assez en bagatelle pour négliger sa concurrence à la signature des préliminaires de paix, de sorte qu'ils ont été signés sans qu'il y eût du fait de la susdite cour.
Federic.
Nach dem Concept.