3085. AU SIEUR DE VILLIERS A LONDRES.
[Potsdam, 24 mai 1748].
J'ai reçu, Monsieur, deux lévriers.124-1 qui semblaient s'être échappés de la chasse de Diane. H n'en fallait pas autant pour me rappeler votre souvenir, je vous assure qu'on sent à Berlin autant qu'en aucun pays du monde le prix des personnes aimables. Nous vous regretterons autant de fois que l'on vous nommera, et votre nom, dût-il périr dans la mémoire de tous les hommes, ne s'effacera pas de la mienne. J'estime beaucoup M. Legge que le roi d'Angleterre a nommé pour vous succéder, mais je n'oublierai jamais le zèle que vous avez marqué en Saxe pour nos intérêts communs, ce caractère, cet esprit, cette érudition, cette modestie — mais je me tais sur une matière qui, me faisant beaucoup de plaisir, pourrait vous faire de la peine; je supprime en votre faveur, en parlant à vous-même, ce que je dis à tout le monde, et je me renferme à vous assurer en peu de mots que, si jamais la fortune ou le hasard me procure une occasion de vous faire plaisir, je regarderai ce jour comme un des plus heureux de ma vie. Ce sont les sentiments avec lesquels je serai sans cesse, Monsieur, votre bien bon ami
Federic.
Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Das Datum ergiebt Villiers' Antwort, London 5. Juli.
<125>124-1 Vergl. S. 46.