3156. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆEFFEN A HANOVRE.
Potsdam, 16 juillet 1748.
Vos deux dépêches des 7 et 11 de ce mois m'ont été rendues en son temps. Je vous avoue que je ne saurais encore comprendre en quoi devra consister proprement l'objet de cette ligue qu'on croit que le roi d'Angleterre voudra former en Allemagne. Je ne puis non plus concevoir l'utilité des mesures qui, selon le ministre de Mayence, seraient à prendre entre les États de l'Empire pour en soutenir le système.
Je m'imagine bien plutôt que la cour de Vienne peut méditer de contracter à l'heure qu'il est des engagements favorables à elle, lesquels la cour de Hanovre ne verrait qu'avec plaisir, mais que la susdite cour de Vienne y rencontrera des obstacles insurmontables pour y réussir.
Quant à vous, vous n'auriez su mieux faire que de vous tenir boutonné comme vous l'avez fait jusqu'ici.
Je suis fort satisfait des ouvertures que vous m'avez faites dans votre dernière dépêche, mais pour ce qui est des propos que le duc de<174> Newcastle vous a tenus,174-1 je vous dirai en réponse, quoique uniquement pour votre seule direction et sans que vous en donniez la moindre connaissance à qui que ce soit, que je trouve à propos et convenable à moi de dissimuler et de cacher mes véritables sentiments à leur égard jusqu'après l'entière conclusion et signature de la paix générale, pour empêcher ainsi que la garantie qui m'y est stipulée ne soit énervée de quelque façon que ce puisse être.
En conséquence de cela je vous instruis qu'en cas que le duc de Newcastle dût continuer à vous parler sur le même pied qu'il vient de le faire, vous deviez alors vous excuser convenablement, en disant que jusqu'ici vous n'aviez point encore reçu d'instruction particulière sur pareils propos; que vous connaissiez en effet les sentiments favorables où je me trouvais pour me lier le plus étroitement avec l'Angleterre, mais que vous n'étiez point instruit jusqu'ici sur les points à traiter, le sieur Legge ne s'étant jusqu'à présent déclaré sur rien davantage. Vous fonderez de la sorte toujours vos excuses sur l'ignorance où vous êtez.
Vous pourriez cependant dire au duc de Newcastle comme de vousmême, et en le lui jetant comme votre propre pensée, que les garanties auxquelles je m'étais engagé, se trouvaient déjà avoir été stipulées par le traité de paix de Dresde. Au reste, si vous pouviez imaginer de votre côté des faux-fuyants et des réponses dilatoires de nature à fournir prétexte pour traîner la négociation en question jusqu'après la signature de la paix générale, j'entends que vous me les communiquerez à moi seul immédiatement.
Les pourparlers qu'il y a entre les ministres de Saxe et d'Hanovre, porteront sans doute principalement sur les sommes dont la Saxe est encore en reste à la cour d'Hanovre.174-2
Federic.
Nach dem Concept.
174-1 Newcastle, der am S. Juli in Hannover angelangt war, hatte in seinen ersten Gesprächen mit Klinggräffen das bereits dem Secretär Michell gegenüber (vergl. S. 150) ausgedrückte Verlangen wiederholt, man möge die zwischen Preussen und England zu schliessende Allianz auf den wiener Hof ausdehnen und der König von Preussen möge die Garantie des der Kaiserin-Königin nach den Friedensschlüssen gebliebenen Länderbestandes übernehmen. „Le duc de Newcastle s'expliqua clairement là-dessus, la necessité exigeant, selon lui, qu'il y ait une liaison avec Votre Majesté et la cour de Vienne; qu'on ne pouvait point s'en passer et qu'on avait bien senti dans cette dernière guerre que, sans [avoir gagné pour l'Angleterre] la maison de Brandebourg, la France était trop puissante.“
174-2 Vergl. Bd. V, 530.